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04/10/2020
George Antheil: Sérénades pour orchestre à cordes n° 1 et n° 2 – The Golden Bird – Dreams
Württembergische Philharmonie Reutlingen, Fawzi Haimor (direction)
Enregistré au Studio de la Philharmonie wurtembergeoise de Reutlingen (27 septembre 2017 et 2-3 juillet 2018) – 74’05
CPO 555196-2 – Notice en allemand et anglais





La musique de George Antheil (1900-1959) reste aujourd’hui connue pour sa période parisienne avant-gardiste, où l’Américain s’intéressa autant à l’apport du jazz (voir notamment la brève A Jazz Symphony, donnée à Paris en 2014) qu’aux audaces bruitistes du futurisme (voir notamment son célèbre Ballet mécanique, encore présenté à Paris en 2007). Ces audaces intervinrent dans le contexte des retentissements initiés par la création de Pacific 231 d’Honegger ou de la Deuxième Symphonie de Prokofiev, au début des années 1920.


Parmi ces petites pièces expérimentales, la «chinoiserie» L’Oiseau d’or (1921) est un clin d’œil facétieux qui évoque son admiration pour Stravinski. Elève d’Ernst Bloch, puis de Nadia Boulanger, Antheil fut aussi très influencé par le groupe des six et le néoclassicisme, ce qui se ressent à l’écoute du ballet Rêves (1935). La musique fantasque, aux sonorités foraines, montre une inspiration variée et colorée, propre à cette période où le compositeur commence à assagir son style, dès son retour aux Etats-Unis en 1933.


Tout en travaillant pour Hollywood à partir de 1936, tel Korngold et tant d’autres, Antheil n’en oublie pas la musique dite «sérieuse» : sa Sixième et dernière symphonie reçoit ainsi l’honneur d’une création par rien moins que Pierre Monteux à San Francisco en 1948. Aux côtés des symphonies numérotées composées dès 1922, deux sérénades sont créées en 1948, puis 1949. A l’instar des deux dernières symphonies contemporaines, l’élégante Première Sérénade rappelle le style de Chostakovitch, en moins sombre. Seul l’Andante montre un visage sérieux, avec d’étonnants solos aux cordes, dont la contrebasse. Moins inspirée, la Seconde Sérénade, assez marmoréenne, se fait plus timide dans son élan.


Si les symphonies précitées, ainsi que la Troisième dite «Américaine» (1939, révisée en 1946), apparaissent davantage prioritaire en comparaison, ce disque vaut surtout pour la direction narrative de Fawzi Haimor, directeur musical de la Philharmonie de Reutlingen – une ville de plus de 100000 habitants située au sud de Stuttgart et qui n’a pas à rougir de la qualité de son ensemble musical.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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