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04/04/2020 «Nuits»
Guillaume Lekeu: Trois Poèmes: «Nocturne»
Gabriel Fauré: La Bonne Chanson, opus 61: 3. «La lune blanche luit dans les bois» (*) – Après un rêve, opus 7 n° 1 (*)
Hector Berlioz: Les Nuits d’été, opus 7: 6. «L’Ile inconnue» (*)
Fernand de La Tombelle: Orientale (*)
Jules Massenet: Nuit d’Espagne (*)
Camille Saint-Saëns: Désir de l’Orient (*)
Ernest Chausson: Chanson perpétuelle, opus 37
Franz Liszt: La Lugubre Gondole
Guy Ropartz: Quatre Poèmes d’après l’«Intermezzo» d’Henri Heine: 3. «Ceux qui parmi les morts d’amour» (*)
Charles-Marie Widor: Quintette avec piano n° 1, opus 7: 3. Molto vivace
Marcel Louiguy: La Vie en rose (*)
André Messager: L’Amour masqué: «J’ai deux amants» (*)
Reynaldo Hahn: Une revue: «La Dernière Valse» (*)
(* transcription Alexandre Dratwicki) Véronique Gens (soprano), I Giardini: Shuichi Okada, Pablo Schatzman (violon), Léa Hennino (alto), Pauline Buet (violoncelle), David Violi (piano)
Enregistré à Liège (26-29 août 2019) – 61’41
Alpha 589 (distribué par Outhere)
On retrouve dans cet enregistrement le programme chanté par Véronique Gens à la Scuola Grade de San Giovanni Evangelista de Venise pour le concert de gala du dixième anniversaire de la Fondation Palazzetto Bru Zane en septembre 2019. Elle l’avait enregistré un mois auparavant à la Salle philharmonique de Liège (Belgique) avec le même ensemble I Giardini. Le programme, bâti sur le thème de «Nuit, variations de l’âme», alterne de pièces vocales du répertoire pour voix, cordes et piano de la fin du XIXe siècle et des pièces instrumentales de la même époque. Les pièces vocales dont l’original n’est pas destiné à cette formation sont remarquablement arrangées par Alexandre Dratwicki, directeur artistique de la Fondation Bru Zane.
On est au regret de dire que c’est la partie instrumentale qui fait le véritable intérêt et le charme de ce programme. Le magnifique solo de violon d’Orientale de Fernand de La Tombelle, l’exquis mouvement de quintette qu’est Désir de l’Orient de Saint-Saëns, la version pour piano et violoncelle de La Lugubre Gondole de Liszt, le Molto vivace du Premier Quintette avec piano de Widor sont des surprises interprétées avec un luxe sonore par l’ensemble I Giardini.
Pour le chant, dont le programme est divisé en quatre sections avec des sous-thèmes, on déplore la diction très floue de Véronique Gens, qui sacrifie trop souvent le mot à la ligne. Si son programme n’était pas entremêlé de ces pièces chambristes, il paraîtrait d’une grande monotonie. Seules les pièces un peu enlevées (Nuit d’Espagne de Massenet, «L’Ile inconnue» de Berlioz) la montrent à son avantage mais certainement pas les chansons spirituelles qui terminent ce programme, La Vie en rose de Marcel Louiguy, «J’ai deux amants» de Messager et La Dernière Valse de Reynaldo Hahn appartiennent à tout jamais à des chanteuses qui ont su en faire briller l’esprit et le chic. Véronique Gens s’y fourvoie sur toute la ligne.
Olivier Brunel
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