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03/28/2020
«And that one too»
Andy Akiho: Haiku 2 [1]
David Crowell: Music for Percussion Quartet [2]
Amy Beth Kirsten: she is a myth [3]
Thomas Kotcheff: Not only that one but that one & that one too [4]

Amy Beth Kirsten (soprano) [3], David Crowell (guitare) [2], Sandbox Percussion: Jonathan (Jonny) Allen, Victor Caccese, Ian David Rosenbaum, Terry Sweeney (percussion) – 53’15
Enregistré aux Studios Good Child Music à Brooklyn, New York (5-6 mai 2018) [2] et en la Chapelle de Seymour St John, Wallingford, Connecticut (12-14 mars 2019) [1, 3, 4]
Coviello Classics COV 91918 – Notice (en anglais et en allemand) d’Ian Rosenbaum





Dans la meilleure tradition des ensembles de percussion aux Etats-Unis et ailleurs depuis les années 1930, Sandbox Percussion, fondé en 2011, encourage la composition pour percussion et assure la création de nombreuses pièces contemporaines, certaines en réponse à ses propre commandes. Sandbox présente ici un programme entièrement nouveau de quatre pièces, composées ou réécrites à son intention, qui bénéficient de la concentration, de la maîtrise technique et de la musicalité expressive des quatre musiciens. Le travail de près avec les compositeurs semble avoir imprimé un certain cachet à l’ensemble du programme, nonobstant le style hautement personnel de chacun.


De solide formation classique, les quatre membres de Sandbox encouragent également la recherche sur les techniques inventives et sur les qualités percussives d’objets du quotidien. De tels instruments improvisés sont au cœur du bref et surprenant Haiku 2 (2019) pour sept «objets trouvés» dont trois à sons déterminés. Andy Akiho (né en 1979) reprend pour ce nouvel ensemble le deuxième volet de Haiku (2011) pour baryton, clarinette basse et trombone. Structure, rythmes et chorégraphie se plient à la forme 5-7-5 du haïku, le bref motif de base travaillé à répétition en tuilage et en canons décalés. Partant de sons cristallins, les percussionnistes abandonnent tour à tour à tour leur instrument accordé pour terminer dans un joyeux déferlement de sons indéterminés et de rythmes en fête.


Amy Beth Kirsten (née en 1972) signe en 2019, pour quatuor de percussion et voix, une version plus troublante de she is a myth (2014), à l’origine pour trois percussionnistes et trois voix. Ses «objets trouvés», souvent à base de papier ou de bois rehaussés des fredonnements épars des exécutants, créent comme un ostinato mystérieux en soutien de la voix enregistrée, trois fois la sienne, qui y distille une étrange mélopée lancinante en harmonie ou en contrepoint triple. Le texte est un poème de sa main et son implication profondément personnelle mène l’ensemble vers un mysticisme capiteux.


Les deux partitions originales, celles de David Crowell (né en 1980) et de Thomas Kotcheff (né en 1988), dominent le programme par l’importance de leur durée. La Musique pour quatuor de percussion (2018) du premier est une pièce impressionniste aux climats contrastés, agités ou contemplatifs au gré des titres des quatre volets: «Fluctuation», «Sky», «Oscillation» et «Landscape». Ils évoquent en alternance le moto perpetuo polyrythmique de la vie urbaine et le souffle vertigineux de grands espaces aux vastes horizons. Le contraste entre dynamisme et statisme grisant s’intensifie par le choix d’instruments à maillet, animés de batterie, pour les uns et, batterie abandonnée, les mêmes frottés à l’archet pour les autres, le dernier volet augmenté d’une guitare discrète. La composition, minimaliste en essence, se base sur la répétition, les ruptures et les superpositions décalées de cellules en métamorphose. Les quatre instrumentistes virtuoses et expressifs en font ressortir toute la poésie.


Not only that one but that one & that one too (2016) est un titre en trois parties comme la pièce elle-même, chaque volet se concentrant sur l’un des trois matériaux essentiels à la percussion: bois, peau et métal. Kotcheff crée des séquences tout en légèreté, rythmées chaloupées, ludiques et gaies, pour des instruments, tel le fouet, dont on n’entend d’ordinaire qu’un seul claquement, et il enrichit les textures de lames de bois aux sons ronds plus percussifs que mélodiques. Sa composition pour les peaux naît d’une nostalgie pour les tambours des fanfares et pour la spontanéité effrénée des batteurs de rue. Des battements isolés aux rythmes subtils se transforment en rafales ponctuées de brefs éclats qui mènent vers une conclusion en feu d’artifice jubilatoire. La troisième partie file un dense contrepoint de cinq cellules mélodiques en habile décalage. Son évolution aux silences actifs et aux textures fluctuantes apporte une pointe de mysticisme exotique, les frappes fortes ou pianissimo et les résonances des sonorités métalliques évoquant des rites d’un ailleurs ancestral.


L’ensemble du programme exerce un charme soutenu, à l’écart des fracas souvent attribués à l’idée de percussion. La synchronisation parfaite de l’exécution y est essentielle et la prestation des Sandbox Percussion, exemplaire dans ce sens, ne peut que réjouir.


Le site de Sandbox Percussion


Christine Labroche

 

 

 

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