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12/29/2019
Carl Philip Emanuel Bach: Concertos pour hautbois, cordes et basse continue en mi bémol majeur, Wq. 165, H. 468, et en si bémol majeur, Wq. 164, H. 466 – Symphonie pour instruments à vent, cordes et basse continue en fa majeur, Wq. 181, H. 656 – Symphonie pour deux hautbois, deux cors, cordes et basse continue en sol majeur, Wq. 180, H. 655
Xenia Löffler (hautbois), Akademie für Alte Musik Berlin, Georg Kallweit (Konzertmeister)
Enregistré au Teldex Studio, Berlin (mars 2018) – 62’05
Harmonia Mundi HMM 902601 – Notice (en français, anglais et allemand) de Peter Wollny


Sélectionné par la rédaction





Le génie, n’ayons pas peur du mot, de Carl Philipp Emanuel Bach justifie que ses œuvres soient enregistrées par les meilleurs interprètes du répertoire baroque, qui aiment se frotter à ce compositeur dont les pièces allient une forme classique à laquelle s’adjoint un discours musical d’une très grande liberté de ton. Si l’on connaît surtout ses concertos pour violoncelle, les concertos pour hautbois du deuxième des fils de Johann Sebastian ont également bénéficié des honneurs du disque comme l’a, par exemple, prouvé Thomas Indermühle dans un volume rassemblant notamment les Concertos H. 431, H. 466 et H. 468.


La présente réalisation lui est supérieure grâce, en premier lieu, à un orchestre de meilleure qualité et dont les mérites dans ce répertoire sont légion. La vitesse appréciable et la précision instrumentale évitent ainsi toute sécheresse, de même que toute violence que l’on aura en revanche (et à juste titre) dans les symphonies, les relances de l’orchestre veillant surtout à accompagner, relayer et soutenir la soliste; à cet égard, le passage orchestral, presque mélancolique, dans le deuxième mouvement (à partir de 2’50) du premier concerto est un modèle du genre. Avec un tel partenaire qu’elle connaît parfaitement (rappelons que Xenia Löffler est hautboïste solo de l’Académie de musique ancienne de Berlin depuis 2001), la soliste joue sur du velours: la douceur des timbres de son instrument (bien que de facture moderne puisque datant de 2000, copie d’un instrument des années 1720 de Jonathan Bradbury) alliée à une technique sans faille font de ce premier concerto une réussite incontestable, la rêverie de l’Adagio ma non troppo servant de marchepied idéal au presque dansant Allegro ma non troppo. Résultat tout aussi convaincant dans le deuxième concerto, où les trouvailles du compositeur (les étranges sonorités des traits des cordes lorsqu’elles alternent avec le soliste dans un premier mouvement relativement conséquent puisque dépassant les 7 minutes) sont nombreuses. Aucune démonstration technique ici, sauf peut-être dans la cadence de l’Allegretto. Mais c’est avant tout pour le Largo e mesto que ce concerto mérite d’être écouté, empli de noirceur, l’apesanteur des cordes dévoilant un climat dont on ne sait s’il suscite avant tout le recueillement ou la gravité, offrant un saisissant contraste avec le troisième mouvement, d’une remarquable et inattendue insouciance.


Deux symphonies accompagnent ces deux concertos; leurs interprétations ou enregistrements, sans être rarissimes, ne sont pas pour autant inconnus des amateurs (voir par exemple ici, ici ou ici). Evoquant le style de l’Ecole de Mannheim, la Symphonie en fa majeur fourmille: on ne sait où l’oreille doit s’attarder entre ces motifs ascendants et descendants des cordes, ces flûtes superbes dans le deuxième mouvement ou l’espièglerie du troisième (les interjections des cors et des hautbois!). Le plaisir est le même à l’écoute de la Symphonie en sol majeur où, là encore, le ton est donné d’emblée: on démarre sur les chapeaux de roues, les arêtes sont tranchantes, la vivacité partout présente. La suavité des cordes s’accommode on ne peut mieux des notes tenues dévolues notamment aux cors, assez discrets dans l’Allegro di molto initial. Après un Largo qui aurait peut-être mérité un clavecin un brin plus discret de temps à autre, l’Académie de musique ancienne de Berlin conclut cette œuvre, et ce disque, avec un Allegro assai où l’orchestration un rien pompeuse souligne une nouvelle fois les mérites tant du compositeur que de l’équipe aux manettes. Un disque réjouissant à tous points de vue!


Le site de Xenia Löffler
Le site de l’Académie de musique ancienne de Berlin


Sébastien Gauthier

 

 

 

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