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10/20/2019
«Mother»
Georg Friedrich Händel: Il pianto di Maria, HWV 234: récitatif «Giunta l’ora fatai» et cavatine «Se d’un Dio fui fatta Madre» – Il Pastor fido, HWV 8a: Musette – Solomon, HWV 67: «Can I see my infant gor’d» – Israel in Egypt, HWV 54: Ouverture – Belshazzar, HWV 61: «Great victor, at your feet I below» – Alcina, HWV 34: TambourinAnonyme: Wa Habibi [2]
Georg Philipp Telemann: Germanicus, TWV deest: «Komm, o Schlaf, und lass mein Leid»
Dima Orsho: Hidwa – Ishtar-The Greater Mother: The Oracle; The Fertile; The Ttranscendant
Nura Rial (soprano), Dima Orsho (mezzo-soprano), Musica Alta Ripa
Enregistré en public à la Christuskirche de Hanovre et à la Trinitatiskirche de Berlin (29-30 septembre 2017) – 59’18
Deutsche Harmonia Mundi 19075936412 (distribué par Sony Classical) – Notice (en anglais et en allemand) de Danya Segal
Le programme de ce disque est l’œuvre de Danya Segal, présentée à la fois comme conceptrice et productrice, qui joue également la partie de flûte à bec lorsqu’elle est requise dans tel ou tel morceau et qui n’est autre que l’auteur de la notice d’accompagnement. Au travers de la figure de la mère, de la Vierge Marie à Agrippine en passant par la reine babylonienne Nitoscris, Danya Segal a sollicité la soprano espagnole Nura Rial et la chanteuse et compositrice syrienne Dima Orsho, qui ont toutes deux répondu présentes à ce pont musical jeté entre l’Orient et l’Occident.
Il en ressort un disque indéniablement attractif mais dont l’équilibre général s’avère bancal et dont la trame principale reste, en dépit de la thématique affichée, difficile à suivre. Car, passer de cet extrait d’Il pianto di Maria de Händel, ouvrage qui plus est sans doute apocryphe (puisque vraisemblablement dû à la plume de Giovanni Battista Ferrandini, né en 1710 et décédé en 1791), au très envoûtant et tout aussi anonyme Wa Habibi en passant par quelques extraits purement instrumentaux ne convainc guère. Certes, la flûte à bec à l’œuvre dans la «Sarabande» du Pastor fido de Händel reprend avec une assez grande justesse les calmes accords de la chanson syrienne précédente, mais que viennent donc faire cet extrait d’Israël en Egypte ainsi que ce bref «Tambourin» tiré d’Alcina?
L’ensemble Musica Alta Ripa offre un accompagnement très convaincant dans le bref extrait de l’air de Telemann «Komm, o Schlaf, und lass mein Leid» avant de se muer dans des couleurs alliant musique arabisante et jazz pour le très beau Hidwa (le solo de trompette de Milad Khawam, digne de la musique d’un film noir des années 1960...), Dima Orsho prenant la relève de Nura Rial dans un chant tout aussi coloré et inspiré. Nura Rial fait de nouveau montre de ses qualités musicales dans un extrait de Salomon (air de la seconde épouse à la scène 3 de l’acte II) mais l’accompagnement instrumental pourrait sans doute être un rien plus impliqué, jouant ici un peu trop le rôle de simple faire-valoir. Si le duo issu de Belshazzar est assez déséquilibré, la voix de Dima Orsho ne parvenant pas à s’inscrire dans le climat souhaité et, pour le coup, parfaitement rendu par Nura Rial, la dernière œuvre de Dima Orsho elle-même, Ishtar – The greater Mother, conclut ce disque sur des sonorités une nouvelle fois venues du Moyen-Orient (timbres envoûtants du duduk et cordes millimétrées bel et bien présentes) qui, finalement, représentent le principal intérêt de ce disque multiforme.
Alors, en fin de compte, où ranger un tel produit? Dans la thématique «Mère» mais qu’il ne fait qu’illustrer qu’en partie? Dans la série «Rencontre de cultures» même s’il y a davantage juxtaposition plus que dialogue à proprement parler? A chacun de faire son choix pour un objet musical non identifié, mais qui n’en demeure pas moins attirant.
Le site de Nura Rial
Le site de Dima Orsho
Le site de Danya Segal
Le site de l’ensemble Musica Alta Ripa
Sébastien Gauthier
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