About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

09/10/2019
Gabriela Montero : Concerto pour piano n° 1 «Latin»
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol

Gabriela Montero (piano), The Orchestra of the Americas, Carlos Miguel Prieto (direction)
Enregistré en public à Frutillar (21 juillet 2017) – 51’47
Orchid Classics 9404042





Il ne faut pas séparer les qualités des artistes qui peuvent être à la fois compositeurs et interprètes. C’est en pensant à sa musique que Rachmaninov trouve des couleurs sombres très uniques dans le Carnaval de Schumann. La densité du legato de Dinu Lipatti dans Bach se retrouve dans son Concerto dans le style classique. Le swing de Leonard Bernstein le prédisposait pour Stravinski mais également dans certaines pages de Chostakovitch, voire certaines de Mahler.


C’est le cas également pour Gabriela Montero. La pianiste vénézuélienne est connue pour ses capacités uniques d’improvisation. Au fil des années, ses incursions dans ce domaine sont devenues progressivement plus ambitieuses que ce soit dans la longueur des pièces, leur variété... Après son Opus 1, Ex Patria, elle nous donne un concerto pour piano en trois mouvements dit «Latin», en référence à l’Amérique latine dont elle est issue.


Le discours est moins immédiatement dramatique que pour son Ex Patria. Le Mambo initial est plein d’une énergie communicative déployant une vitalité communicative et une imagination rythmique très réelle. L’œuvre s’écoute avec facilité mais la lecture de la partition (prêtée par la pianiste) montre sa modernité et son ambition ainsi que la subtilité de l’écriture des percussions et des vents. L’Andante moderato est une page plus sentimentale. Le finale Allegro Venezolano est une série de métamorphoses: le thème plein de vie et de charme du fandango se noircit progressivement, nous rappelant indirectement le sort tragique de ce pays. Il n’y a pas la violence directe que Gabriela Montero exprimait dans Ex Patria mais de même que la compositeur s’exprime derrière la pianiste, l’activiste s’exprime derrière la musicienne dans cette pièce si personnelle. Comme le dit Gabriela Montero elle-même: «Je me vois aussi comme une musicienne dont le rôle primordial est de raconter des histoires.»


Le Concerto en sol de Ravel est donné dans une perspective sud-américaine très personnelle. Le premier mouvement (Allegramente) bénéficie de la vitalité rythmique de la pianiste. Le léger accelerando de sa conclusion est contagieux. A l’opposé du tempo hypnotique que pratiquent de nombreux pianistes, le solo de l’Adagio assai bénéficie d’un rubato un peu visible mais convaincant. Orchestre et musiciens tiennent en revanche le tempo du Presto final avec rigueur. L’orchestre, présent et bien équilibré dans le Concerto «Latin», est un peu trop au second plan dans le Ravel mais le piano de Gabriela Montero est coloré et brillant.


Gabriela Montero sera à Genève le 21 Septembre au Victoria Hall. Elle y jouera en première partie Bach puis sera donnera la première de ses «RéInventions». Ce concert sera donné au profit des ONG OneAction et Karuna-Shechen Suisse. Il y a des interprètes, il y a des compositeurs, il y en a qui sont les deux, voire plus...


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com