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09/06/2019
«American Rapture»
Jennifer Higdon : Concerto pour harpe
Samuel Barber : Symphonie n° 1, opus 9
Patrick Harlin : Rapture

Yolanda Kondonassis (harpe), The Rochester Philharmonic Orchestra, Ward Stare (direction)
Enregistré au Kodak Hall, Eastman Theatre, Rochester (17-20 septembre 2018) – 52’39
Azica AXA-71327 – Notice en anglais





On avouera avoir été attiré par ce disque pour la belle symphonie de jeunesse de Samuel Barber (1910-1981), dont la musique résonne encore trop peu dans nos contrées en dehors de l’inévitable Adagio pour cordes. Si la version un rien trop sage de Ward Stare fait valoir la parfaite mise en place de l’orchestre de Rochester, on préféra néanmoins, dans ce style apollinien, la gravure réalisée en 2003 par Wolfgang Sawallisch avec la Radio bavaroise (Farao Classics). Ceux qui préfèrent un geste plus sanguin se tourneront vers Howard Hanson (Mercury, 1958), déjà avec l’Orchestre de Rochester – une formation décidément familière de cette Première Symphonie (1936), dont le souffle épique évoque souvent Sibelius et Holst.


Le disque trouve toutefois un intérêt de premier plan avec le premier enregistrement mondial du Concerto pour harpe de Jennifer Higdon (née en 1962), une compositrice défendue avec constance par Hillary Hahn depuis plusieurs années (voir notamment son Concerto pour violon sorti chez Deutsche Grammophon en 2011). Son style néoromantique semble avoir évolué vers une primauté plus grande de la mélodie, tout en faisant valoir de superbes jeux de timbres, finement entremêlés avec quelques emprunts minimalistes. Yolanda Kondonassis porte ce disque de toute son élégance et de sa sensibilité à la harpe, au service d’une interprétation qui n’en oublie jamais l’élan narratif global. Autre création avec Rapture de Patrick Harlin (né en 1984) qui fait entendre plus encore les influences minimalistes, relançant sans cesse l’attention par une fine rythmique nerveuse et mystérieuse en arrière-plan, efficace et entêtante.


On regrettera seulement le minutage trop court de ce disque. Il aurait été possible, par exemple, de graver d’autres ouvrages symphoniques de Barber, notamment l’un des trois méconnus Essais symphoniques (1937, 1942 et 1978) ou le plus familier et réussi Knoxville: Summer of 1915 (1947).


Florent Coudeyrat

 

 

 

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