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08/24/2019 Jacques Offenbach: La Périchole Aude Extremo (La Périchole), Stanislas de Barbeyrac (Piquillo), Alexandre Duhamel (Don Andrès de Ribeira), Marc Mauillon (Don Pedro de Hinoyosa), Eric Huchet (Don Miguel de Panatellas), Enguerrand de Hys (Premier notaire, Le marquis), François Pardailhé (Second notaire), Olivia Doray (Guadalena, Manuelita), Julie Pasturaud (Berginella, Frasquinella), Mélodie Ruvio (Mastrilla, Ninetta), Adriana Bignagni Lesca (Brambilla), Jean Sclavis (Un prisonnier), Chœur de l’Opéra national de Bordeaux, Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski (direction)
Enregistré à l’Opéra national de Bordeaux (14-16 octobre 2018) – 102’51
Livre et deux disques Glossa BZ 1036 – Notice en anglais et français
Sélectionné par la rédaction
On pourra s’étonner de trouver La Périchole d’Offenbach parmi les livres-disques, toujours aussi luxueux, de la collection éditée par le Palazzetto Bru Zane depuis 2014 (et son tout premier jalon dédié à Amadis de Gaule de Johann Christian Bach). Ca n’est donc pas là une rareté, mais force est de constater qu’on ne croule pas sous les versions discographiques de ce chef-d’œuvre délicieux, aux mélodies toujours aussi entêtantes bien après l’écoute. Les deux principales alternatives au présent disque restent les gravures de Lombard en 1976 et Plasson en 1981, qui, pour satisfaisantes qu’elles soient, surtout la première, trouvent ici une version de référence, autant dans l’orchestre coloré et vivant de Minkowski qu’au niveau de l’excellent plateau vocal réuni – le tout en une superbe prise de son. Seuls les dialogues modernisés un rien outrés déçoivent par endroit, tandis que Minkowski fait le choix contestable d’une version hybride entre les deux disponibles, retenant les quatorze premiers numéros donnés lors de la création en 1868, puis la fin composée en 1874 avec quelques coupures (numéros 19, 19 bis, 20 et 21). Ces deux réserves coûtent à ce disque un Must qu’il aurait amplement mérité sans cela.
Malgré une émission un rien engorgée, Alexandre Duhamel fait montre d’un beau tempérament au service d’une prestation technique sans faille, tandis que Stanislas de Barbeyrac impressionne plus encore par son éclat et sa prononciation parfaite. Aude Extremo est un peu plus en retrait sur la lisibilité du texte, en restant toutefois très satisfaisante, et ravit par l’intelligence de ses phrasés, tout autant que ses couleurs bienvenues et son velouté dans l’émission. Elle fait montre aussi de belles qualités dramatiques dans les passages parlés, dont les accents ironiques dans les graves rappellent souvent la comédienne Michèle Laroque. Outre les seconds rôles superlatifs, le Chœur de l’Opéra national de Bordeaux démontre une belle cohésion. On retrouvera dès le 19 septembre prochain Offenbach en ouverture de la saison bordelaise, avec Les Contes d’Hoffmann cette fois. Suite au scandale provoqué l’an passé par le recours aux Musiciens du Louvre pour interpréter La Périchole, Minkowski a choisi cette fois de recourir à l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, comme en 2017.
Florent Coudeyrat
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