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05/25/2019
Charles Villiers Stanford : Stabat Mater, opus 96 – Song to the Soul, opus 97b – The Resurrection
Elizabeth Cragg (soprano), Catherine Hopper (mezzo), Robert Murray (ténor), Davis Soar (basse), Jesper Svedberg (violoncelle), The Bach Choir, David Hill (chef de chœur), Bournemouth Symphony Orchestra, David Hill (direction)
Enregistré au Lighthouse (Centre des arts) de Poole (21 et 22 novembre 2015) – 70’17
Naxos 8.573512 – Notice et textes en anglais et en latin


Sélectionné par la rédaction





La musique de Sir Charles Villiers Stanford (1852-1924) est très peu connue. Il fut pourtant l’un des artisans du renouveau de la musique britannique durant la seconde moitié du XIXe siècle au même titre qu’un certain Edward Elgar, quasi contemporain, avec qui les relations furent d’ailleurs souvent houleuses. Son œuvre ne compte pas moins de 170 opus et son amour de la musique germanique, joint à une inspiration celte, font qu’il est parfois surnommé le «Dvorák irlandais».


Les œuvres réunies dans cet enregistrement constitueront donc sans doute pour beaucoup une découverte. Au programme figurent un Song to the Soul (1913), qui possède une magnifique introduction orchestrale, et The Resurrection, sa première composition chorale, écrite à Leipzig au cours d’un séjour durant lequel il se perfectionne auprès de Carl Reinecke. Remettant plusieurs fois l’œuvre sur le métier, c’est la version définitive de 1876 de cette pièce, revisitée par Jeremy Dibble, qui a ici été enregistrée. Elle utilise le poème de Klopstock dont Mahler se servira plus tard pour sa Deuxième Symphonie. On perçoit dans ces deux pièces l’influence de la musique germanique, notamment de Mendelssohn, Wagner et surtout de Brahms. L’interprétation est juste et précise sans aucune faiblesse orchestrale ou chorale.


Le Stabat Mater est sans doute une œuvre plus personnelle. Il fut créé au Festival de Leeds en 1907 sous la direction du compositeur. A l’époque, ce festival rivalise avec le prestigieux Festival de Birmingham, qui d’ailleurs commandera à Stanford un Requiem en 1897 et qui a su attirer de célèbres compositeurs étrangers comme Mendelssohn, Dvorák, Bruch ou Gounod. Ces deux structures ont en commun de posséder un grand chœur symphonique amateur de bon niveau. Le grand chef anglais Richard Hickox, infatigable défenseur du répertoire choral britannique, avait déjà enregistré cette œuvre en 1997 pour Chandos.


Ce Stabat Mater est curieusement appelé «cantate symphonique», sans doute car deux de ses mouvements sont dédiés au seul orchestre, ce qui est une rareté dans ce type de composition. D’une facture mettant très en avant le côté dramatique du récit de Jacopone da Todi, l’œuvre frôle parfois l’opéra, un genre dans lequel le compositeur s’est également beaucoup illustré. La direction précise et engagée de David Hill met bien en lumière la richesse de l’orchestration comme la forme complexe de la musique et les quatre solistes ne déméritent pas. Cette œuvre magnifique et puissante, et si différente des autres Stabat Mater, sauf peut-être de celui de Szymanowski, est incontestablement le point fort de ce magnifique enregistrement.


Une fort belle musique très bien servie par de magnifiques interprètes: voici sans aucun doute un enregistrement à découvrir et une œuvre que l’on aimerait entendre au concert. Maintenant qu’Elgar est programmé à la Philharmonie de Paris, tous les espoirs semblent permis...


Gilles Lesur

 

 

 

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