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05/11/2019 Béla Bartók: Le Château de Barbe-Bleue
Paul Dukas: Ariane et Barbe-Bleue Avec les contributions d’Harry Halbreich, Jean-François Boukobza, Catherine Lorent, André Tubeuf, Didier van Moere, Stéphane Goldet, Jean-Michel Brèque, Pierre Enckell, Pierre Cadars, Pierre Michot, Marcel Marnat et Chantal Cazaux
Avant-Scène Opéra n° 303 – 146 pages – 28 euros
Must de ConcertoNet
A l’occasion de la reprise à l’Opéra Garnier du Château de Barbe-Bleue mis en scène par Krzysztof Warlikowski (voir ici), L’Avant-Scène Opéra a opportunément réédité l’un de ses plus beaux numéros consacré au mythe de Barbe-Bleue, reprenant la totalité des articles écrits en 1992 hormis les discographies comparées, revues et augmentées par Didier van Moere. La mise en page modernisée, l’apport de la couleur, tout autant que les choix iconographiques variés (notamment les mises en scène récentes), apportent un confort visuel splendide, tandis qu’on se délecte de la mise en miroir féconde des deux plus belles adaptations de ce récit. Elles ont notamment pour point commun de donner un prénom à l’héroïne: la figure mythologique d’Ariane est choisie par Maurice Maeterlinck, tandis que Judith figure une allusion biblique tout aussi intéressante chez Béla Balázs. Pour ce dernier, on notera la correction bienvenue d’une coquille malheureuse dans l’orthographe de son nom, preuve du soin apporté dans la nouvelle édition de cette revue, à la réputation éminente toujours aussi fondée. On retrouve par ailleurs les textes admirables de Paul Dukas et Olivier Messiaen, l’un sur le conte de Perrault, l’autre sur le chef-d’œuvre lyrique de son ancien professeur de composition, tandis que Zoltán Kodály nous éclaire sur la réception de l’unique ouvrage lyrique de Bartók. La prose de ce dernier est également reproduite dans un court article consacré aux rapports entre les musiciens hongrois et la France.
Si l’on peut se féliciter de découvrir cet excellent numéro remis au goût du jour, il nous reste à espérer que soient davantage traités les compositeurs encore trop délaissés de nos jours par L’Avant-Scène Opéra. Il en va ainsi de la triade Auber-Adam-Hérold, qui ne bénéficie que d’un seul numéro (La Muette de Portici, ASO n° 265), alors que l’Opéra-Comique porte ce répertoire avec succès depuis plusieurs années. Pourquoi aussi ne pas s’appuyer davantage sur le formidable travail réalisé par le Palazzetto Bru Zane et ses réhabilitations de raretés? On gagnerait, par exemple, davantage de numéros consacrés à Saint-Saëns, aujourd’hui seulement traité avec l’incontournable Samson et Dalila (ASO n° 293), là où Massenet triomphe avec ses huit numéros à ce jour.
Florent Coudeyrat
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