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05/08/2019
Johann Sebastian Bach : Das wohltemperierte Klavier (Erster Teil), BWV 846 à 869
Chantal Stigliani (piano)
Enregistré sur Steinway D n°598523 au Temple de la rue Manin (13-15 janvier 2017 [BWV 846 à 857]) et sur Steinway B n°417123 à l’Espace Philomuses (15-17 janvier 2018 [BWV 858 à 869]) Paris – 104’35
Album de deux disques Calliope CAL 1856 – Notice (non signée, en anglais et en français)





Personnalité rayonnante du monde artistique parisien, Chantal Stigliani, infatigable animatrice de l’association Philomuses, bienfaitrice de toutes les formes d’art, poursuit ses enregistrements de Jean-Sébastien Bach avec cette parution du Premier Livre du Clavier bien tempéré.


On ne peut que saluer la démarche ambitieuse, si ce n’est audacieuse, de Chantal Stigliani à l’écoute de cette livraison, notamment lorsque l’on mesure l’écrasant héritage discographique consacré à ce monument du clavier dominé très récemment par l’intégrale de Dominique Merlet.


L’énergie ne manque pas, servie par des doigts véloces français formés par Yvonne Lefébure. On est cependant surpris par certaines accentuations ou articulations un peu raides, des tempi instables (Prélude BWV 854), des levées qui ne respirent pas ou certains rythmes pointés fragiles, comme dans la Fugue BWV 850, ce qui en altère quelque peu la physionomie.


Ce sont ces petits détails, ces dislocations de cellules rythmiques – les deux triples croches, précédées de la croche pointée, cellule génératrice de la fugue BWV 846, très instables et attaquées au lieu d’être prises «par en dessous» –, ces ornementations imprécises qui entachent parfois le discours; l’on se perd, en outre, parfois, dans des tempi de fugues bien lents malgré la clarté des entrées et le sens polyphonique. Car, contrairement à ce qui est dit dans la notice, qui à notre sens relève de la pure démagogie: «Qu’on le joue en jazz, d’une manière conformiste, sur une guitare électrique ou un piano de concert très moderne, quelle que soit l’interprétation, vive, lente, staccato ou legato, la construction est si parfaite que tout est cohérent.», Jean-Sébastien Bach est au contraire l’un des musiciens les plus exigeants qui soient et dont il faut scruter la partition au moindre quart de soupir près, en toute conscience du style, des doigtés, des phrasés, des nuances, et surtout par une connaissance accrue des ornements, sous peine de passer à côté de l’essentiel. La «construction si parfaite» ne peut nous éblouir qu’à l’aune d’une lecture rigoureuse des textes.


Ceci posé, Chantal Stigliani tire son épingle du jeu par sa ferveur et sa joie communicative dans bon nombre de ces diptyques, ce qui réjouira ses nombreux admirateurs.


Le site de Chantal Stigliani


Christian Lorandin

 

 

 

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