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05/05/2019
«Offenbach Colorature»
Jacques Offenbach: airs et extraits de Boule de Neige, Vert-Vert, Orphée aux Enfers, Un mari à la porte, Fantasio, Les Bavards, Mesdames de la Halle, Le Roi Carotte, Les Bergers, Les Contes d’Hoffmann, Robinson Crusoé et Le Voyage dans la lune
Jodie Devos (soprano), Adèle Charvet (mezzo-soprano), Münchner Rundfunkorchester, Laurent Campellone (direction)
Enregistré au Studio 1 de la Radio bavaroise, Munich (juillet 2018) – 60’59
Alpha 437 (distribué par Outhere)
 Sélectionné par la rédaction
En quelques années, Jodie Devos a réussi à se tailler une belle réputation dans les rôles de colorature. La soprano de nationalité belge possède la technique et le tempérament pour briller dans ses différentes incarnations, comme nous avons pu le constater à plusieurs reprises sur scène.
Ce récital témoigne de l’adéquation stylistique quasiment parfaite entre la chanteuse et le répertoire français du dix-neuvième siècle, en particulier Offenbach. Le programme de ce disque conçu avec le Palazzetto Bru Zane dresse un portrait représentatif, du moins pour son œuvre lyrique, de ce compositeur né il y a deux cents ans. Il comporte des extraits d’œuvres, certes, bien connues, comme Orphée aux Enfers, Les Contes d’Hoffmann, dans une moindre mesure Fantasio et Le Roi Carotte, mais son intérêt réside surtout dans les raretés qu’il propose, avec des airs d’ouvrages oubliés, comme Boule de Neige, Un mari à la porte ou encore Les Bavards. Le centre vénitien a du pain sur la planche, rien qu’avec le catalogue d’Offenbach. Ce disque suscite le désir ardent de disposer, pour tous ces titres rares, de grandes références discographiques, et il y a urgence pour un opéra-bouffe aussi accompli que Le Roi Carotte. Il faut profiter tant qu’il est encore temps du formidable vivier actuel de grands chanteurs francophones, auquel appartient Jodie Devos.
Revenons, justement, à cette soprano au timbre savoureux, admirablement capté par les excellents ingénieurs du son qui sont parvenus à établir un équilibre idéal entre elle et l’Orchestre de la Radio de Munich, placé sous la direction compétente et inspirée de Laurent Campellone. Le chant possède de nombreuses qualités, en termes de netteté des aigus, de finesse des vocalises, de précision d’intonation et de pureté du phrasé. La prononciation satisfait globalement aux attentes, bien qu’il faille noter quelques liaisons douteuses et des consonnes parfois floues, comme si la volonté farouche de venir brillamment à bout des airs prenait le dessus – toutefois, il n’y a là rien de vraiment rédhibitoire.
Le charme et la fraîcheur du soprano agissent immédiatement et les interprétations sont toujours d’une grande justesse expressive. L’enfilage des airs permet, en effet, de se rendre compte de la diversité de ton que la chanteuse adopte, et tout ceci avec beaucoup de goût, d’humour et de sensibilité. Nous percevons ainsi la capacité de Jodie Devos de camper sur scène tous les rôles figurant sur ce disque. Signalons la présence au centre du programme de l’Ouverture des Bergers, dans laquelle l’orchestre et le chef excellent, ainsi que la contribution de qualité d’Adèle Charvet qui chante en duo avec sa consœur dans «Belle nuit, ô nuit d’amour» des Contes d’Hoffmann.
Le site de Jodie Devos
Sébastien Foucart
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