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05/05/2019
György Ligeti : Six Bagatelles
Carl Nielsen : Quintette, opus 43
Antonín Dvorák : Quatuor n° 12 «Américain», opus 96 (transcription David Walter)

Ensemble Ouranos: Mathilde Caldérini (flûte), Philibert Perrine (hautbois), Amaury Viduvier (clarinette), Rafael Angster (basson), Nicolas Ramez (cor)
Enregistré au Palais de la musique et des congrès, Strasbourg (avril 2018) – 61’55
NoMadMusic NMM056 – Notice en anglais et français





Créé en 2014 à l’initiative du clarinettiste Amaury Viduvier, l’Ensemble Ouranos a dès ses débuts reçu le soutien de la fondation Singer-Polignac (où il est toujours en résidence), avant de se produire régulièrement au festival de Deauville (voir notamment ici et ici en 2015, puis ici et ici en 2017, et ici et ici en 2019). Aujourd’hui, l’ensemble réalise son tout premier disque autour d’un programme très bien construit qui met en valeur les Bagatelles (1953) de Ligeti en début de disque. Ces courtes pièces d’à peine plus de 3 minutes dévoilent une rythmique entêtante au début, avant une raréfaction du tissu dramatique qui confère une ambiance énigmatique. Dans cette œuvre de jeunesse, Ligeti fait preuve d’une inspiration variée, s’appuyant sur un sens mélodique savoureux tout autant qu’un esprit facétieux bienvenu, le tout parfaitement rendu par la verve et les détails piquants révélés par les Ouranos, par ailleurs idéalement enregistrés.


Avec le Quintette (1922) de Nielsen, on retrouve l’un des chefs-d’œuvre les plus accomplis de son auteur, très fécond à cette époque qui est aussi celle de sa Cinquième Symphonie. Les Ouranos se distinguent par les dialogues incisifs entre instruments, tout particulièrement dans le dernier mouvement, très élaboré. Son introduction sombre et mystérieuse trouve ici un écrin idéal, avant le retour à davantage de facétie légère, en un ton clair et limpide: la suite de variations ainsi révélée permet à chacun de démontrer ses qualités individuelles.


Le disque se conclut avec l’un des plus beaux quatuors de Dvorák, le Douzième «Américain», ici transcrit pour ensemble à vents par David Walter. Les Ouranos font preuve d’une même maîtrise aérienne et piquante, aux phrasés irrésistibles et passionnants. Assurément un très beau premier disque pour ces Ouranos qui s’installent d’emblée aux premières loges des ensembles de musique de chambre.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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