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04/01/2019
«Orchestral Works IV»
Paul Graener : Concerto pour violoncelle, opus 78 – Concerto pour violon, opus 104 – Concerto pour flûte, opus 116
Christiane Dohn (flûte), Henry Raudales (violon), Uladzimir Sinkevich (violoncelle), Münchner Rundfunkorchester, Ulf Schirmer (direction)
Enregistré au studio 1 de la Radio bavaroise, Munich (28-30 avril et 2 mai 2014) – 56’20
cpo 777 965-2 – Notice en allemand et en anglais
L’éditeur allemand cpo poursuit son initiative de diffusion des œuvres du trop peu connu Paul Graener (voir ici). Avec ce quatrième disque, l’Orchestre de la Radio de Munich dirigé par Ulf Schirmer interprète les œuvres concertantes du compositeur allemand, avec le concours de solistes tels que le violoncelliste biélorusse Uladzimir Sinkevich, le violoniste belge Henry Raudales ou encore la flûtiste allemande Christiane Dohn.
Entre intimité de la musique de chambre et musique orchestrale, ce programme offre également un bel exemple de l’évolution stylistique de Paul Graener (1872-1944). Le disque nous emmène crescendo des graves profond du violoncelle aux notes aériennes de la flûte traversière; des forte romantiques à la légèreté d’une badinerie néoclassique, en passant par le paysage impressionniste peint par le violon.
Les introductions aux œuvres, rédigées par Knut Andreas, sont non seulement informatives mais aussi très riches et détaillées. Le livret offre ainsi une analyse musicale précise mais accessible des trois concertos, tout en donnant un aperçu du contexte de leur création. Cette présentation est d’autant plus pertinente qu’elle permet notamment de comprendre l’ampleur du choix du chant populaire Freut euch des Lebens («Réjouissez-vous de la vie») comme dernier mouvement du Concerto pour flûte (1944): une ode à la vie dans cette dernière composition de Paul Graener, achevée alors que les bombardements augmentaient en Allemagne et que la maladie gagnait progressivement le compositeur, avant de l’emporter seulement quelques mois plus tard.
Paul Grümmer, violoncelliste et ami proche du compositeur – qui lui dédia d’ailleurs son Concerto pour violoncelle (1927) présenté sur ce disque – a écrit: «Dans la musique de Paul Graener, on découvre que, comme pour un bon livre, l’esprit de l’œuvre se révèle d’autant plus clairement qu’on la lit souvent.» (Paul Grümmer, Paul Graener: Verzeichnis seiner Werke, 1937). Si Paul Graener, probablement du fait de son implication dans le parti nazi dès les années 1930, est encore peu connu, on ne peut qu’espérer qu’avec de belles initiatives comme ce disque, et par des écoutes multipliées, la profondeur et la qualité de ses œuvres seront plus largement reconnues.
Gabrielle Farnier
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