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02/12/2001
Edition Celibidache
Antonin Dvorak : Concerto pour violoncelle
César Frank : Symphonie en ré
Paul Hindemith : Symphonie « Mathis le peintre »
Jean Sibelius : Symphonie n° 2 et 5
Richard Strauss : Tille Eulenspiegel, Don Juan
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 9
Jacqueline du Pré (violoncelle)
Orchestre de la Radio Suédoise, Sergiu Celibidache (direction)
Deutsche Grammophon (4 CD)
Continuant à remonter le temps, l’édition de la discographie de Sergiu Celibidache s’enrichit d’un nouveau volume. Après ses enregistrements avec l’Orchestre philharmonique de Munich (chez EMI), son dernier orchestre, ceux avec l’Orchestre de la Radio de Stuttgart (chez DG), voici ceux réalisés avec l’Orchestre de la Radio Suédoise, qu’il dirigea de 1965 à 1971. Notons au passage qu’entre la Radio suédoise et Stuttgart il y a eu l’Orchestre national de France, mais avec la politique imbécile de l’INA (aucune volonté éditoriale, prix prohibitifs) il ne faut pas compter les entendre avant longtemps. Le principal intérêt de ce coffret réside dans le répertoire, qui se distingue nettement des volumes antérieurs (Sibelius, Frank, Hindemith, Chostakovitch) et dans la présence d’un soliste, ce qui est plutôt rare pour ce grand individualiste ! Entre parenthèses, quand pourrons nous l’écouter avec son soliste préféré et avec lequel il joua très souvent, Arturo Benedetti Michelangeli ? Bref, ne boudons pas notre plaisir car sa rencontre avec Jacqueline du Pré dans le Concerto pour violoncelle de Dvorak vaut le détour. Cette capacité à mettre en lumière toute la richesse de la partie orchestrale sans jamais s’imposer à la soliste, cette écoute mutuelle permettant un rare aboutissement musical, ce mélange de fougue et de maîtrise sont absolument remarquables. Sibelius, avec ses larges textures, son flux musical irrésistible, cette façon de retenir et différer un climax ne pouvait trouver en Celibidache qu’un de ses meilleurs interprètes. Frank, qui partage avec Sibelius ces caractéristiques, mais dans un cadre symphonique traditionnel, est également magnifiquement interprété. La virtuosité polyphonique de Hindemith est brillamment mise en lumière. Les deux poèmes symphoniques de Richard Strauss sont électrisants et grisants comme rarement. Opus à part dans l’univers de Chostakovitch par sa gaieté et son insouciance - même si elle comporte sa part d’ombre - la Neuvième Symphonie trouve en Celibidache un défenseur de grande qualité qui sait mettre en évidence la poésie, la verve et l’humour de cette œuvre attachante. Après ses insurpassables enregistrements avec le Philharmonique de Munich, voici certainement le plus intéressant coffret consacré au maître roumain.
Philippe Herlin
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