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09/14/2018
«Ein feste Burg ist unser Gott. Luther and the Music of the Reformation»
Heinrich Scheidemann : Praeambulum en ré
Michael Altenburg : Nun komm der Heiden Heiland
Andreas Hammerschmidt : Freude, Freude, grosse Freude – Wie lieblich sind deine Wohnungen
Paul Siefert : Puer natus in Bethlehem
Michael Praetorius : Es ist ein Ros’ entsprungen – Herre, nun lässt du deinen Diener in Frieden fahren – Ein feste Burg ist unser Gott (Fantasie)
Samuel Scheidt : Das alte Jahr vergangen ist – Christ lag in Todesbanden – Christ ist erstanden – Ascendo ad patrem meum – Da Jesus an dem Kreuze stund – Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ
Johann Hermann Schein : O Jesulein, mein Jesulein – Dies sind die heiligen zehn Gebot
Delphin Strungk : Lass mich dein sein und bleiben
Caspar Othmayr : O Mensch, bewein dein Sünde gross – Mein himmlischer Vater
Thomas Selle : Veni Sancte Spiritus – Die mit Tränen säen
Bartholomäeus Gesius : Der du bist drei in Einigkeit
Melchior Franck : Ein feste Burg ist unser Gott
Heinrich Schütz : Deutsches Magnificat – Aus tiefer Not – Selig sind die Toten
Christoph Bernhard : Missa super Christ unser Herr: «Kyrie» et «Gloria»
Hieronymus Praetorius : Christ unser Herr zum Jordan kam (Fantaisie)
Johann Steffens : Jesus Christus unser Heiland
Joachim a Burck : Die deutsche Passion nach Johannes
Martin Luther : Dies sind die heiligen zehn Gebot
Johann Walter : Wir glauben all an einen Gott
Balthasar Resinarius : Vater unser der du bist im Himmel

Bart Jacobs (orgue), Vox Luminis, Lionel Meunier (direction)
Enregistré à Gedinne, Stavelot et Ciboure (mai/août 2016) – 141’43
Livre de 104 pages de Jérôme Lejeune (en anglais, français et allemand) et deux disques Ricercar RIC 376 (distribué par Outhere)


Sélectionné par la rédaction





Il faut aller au-delà des clichés. Non, le Protestantisme, même s’il adopte une autre vision de la religion que le Catholicisme, n’a pas banni toute richesse, ni toute joie dans la relation entre le fidèle et Dieu. De fait, Martin Luther (1483-1546) n’a jamais exclu l’usage de la musique si celle-ci permet de faciliter l’accès aux textes religieux et l’expression sincère de sa foi par tout un chacun. Il existe déjà, alors qu’on vient de célébrer le cinq centième anniversaire de la Réforme (consacrée en 1517 par la publication des fameuses 95 thèses), plusieurs anthologies reliant Luther et la musique: citons par exemple les «Luther-Kantaten» de Bach enregistrées chez Sony par Christoph Spering et son Neue Orchester, l’anthologie «Luthers Lieder» parue chez Carus ou le double disque «The Sound of Martin Luther» publié chez Warner, qui nous emmène de Bach au Requiem allemand de Brahms en passant par Desprez ou Mendelssohn. Le présent livre-disque, une nouvelle fois dû à la plume de Jérôme Lejeune, illustre avec évidence et sans aucun doute davantage d’authenticité que les exemples précités, cette relation privilégiée entre la religion protestante et la musique.


Passant du style polyphonique flamand tel qu’a pu l’illustrer Heinrich Isaac au développement du choral, dont Lejeune rappelle qu’il est véritablement l’«élément emblématique de la musique luthérienne», les diverses formes musicales présentées dans ce voyage musical sont uniquement illustrées par des œuvres pour orgue et des œuvres vocales. Dans ce dernier genre, il faut d’ailleurs insister sur l’importance de la forme du choral luthérien, dont la structure extrêmement simple devait permettre aux fidèles de le retenir facilement et de le chanter lors des offices: la logique est à ce titre exactement la même que celle qui présidait à la volonté de Luther de traduire les textes sacrés en langue vernaculaire afin que chaque croyant, qui n’était pas forcément un latiniste distingué, puisse avoir directement accès aux Ecritures et donc au message divin.


Comme on a déjà eu l’occasion de le souligner pour plusieurs ouvrages parus dans cette collection, la réalisation est ici des plus soignées (papier glacé, iconographie riche et choisie avec précision...) et l’illustration sonore des plus adéquates. Celle-ci, qui occupe deux disques, se subdivise en une première partie où chaque moment de l’année liturgique est illustré par un morceau spécifique, et une seconde consacrée aux fondements de la liturgie luthérienne. Si certains noms sont connus (Samuel Scheidt, avec notamment un très beau motet à double chœur Das alte Jahr vergangen ist destiné à célébrer la nouvelle année, Michael Praetorius bien sûr, mentionnons à cet effet le motet à sept voix Herr, nun lässt du deinen Diener in Frieden fahren à l’ampleur sonore inattendue, ou Heinrich Schütz), d’autres le sont moins. Qu’il s’agisse de Johann Hermann Schein (1586-1630), dont on peut par exemple entendre le très beau duo O Jesulein, mein Jesulein chanté par Zsuzsi Tóth et Caroline Weynants, ou par exemple de Caspar Othmayr (1515-1553), ce double disque permet de découvrir tout un répertoire dont les illustrations sont ici destinées soit à l’orgue, soit à des voix accompagnées par un orgue. Maître d’œuvre de l’ensemble, Lionel Meunier et son excellent ensemble Vox Luminis rendent parfaitement compte de la diversité des timbres et de la subtilité que l’on peut trouver dans la musique de cette époque à la ferveur véritablement communicative. Une introduction exemplaire.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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