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09/13/2018
«Nacht & Träume»
Franz Schubert : Schwanengesang, D. 957: 4. «Ständchen» (orch. Felix Mottl) – An Sylvia, D. 891 – Nacht und Träume, D. 827 – Gondelfahrer, D. 809 – Coronach, D. 836 – Das Grab, D. 377 (orch. Franck Krawczyk) – Die Forelle, D. 550 (orch. Benjamin Britten) – Ganymed, D. 544 (orch. Richard Strauss) – Im Abendrot, D. 799 (orch. Max Reger) – Die junge Nonne, D. 828 (orch. Franz Liszt) – Gruppe aus dem Tartarus, D. 583 (orch. Johannes Brahms) – Rosamunde, D. 797: Entracte n° 3 & «Der Vollmond strahlt auf Bergeshöh’n» – Erlkönig, D. 328 (orch. Hector Berlioz) – Du bist die Ruh, D. 776 (orch. Anton Webern)

Wieke Lehmkuhl (mezzo), Stanislas de Barbeyrac (ténor), accentus, Insula orchestra, Laurence Equilbey (direction)
Enregistré à Boulogne-Billancourt (27-30 avril 2017) – 50’07
Erato 9029 576943





Le dernier enregistrement du chœur de chambre accentus, consacré entièrement à Franz Schubert, comporte principalement des lieder orchestrés mais aussi de la musique chorale et de la musique orchestrale sur le thème «Nuit et Rêve».


L’orchestration des lieder de Schubert est sujet de polémiques. Amélioration, trahison, c’est affaire de goût. L’appréciation de cet enregistrement qui a été reçu diversement, Editor’s choice de la revue anglaise Gramophone, accueil plus poli en France, repose sur cette question essentielle. Sa conceptrice, Laurence Equilbey, dans sa note d’intention prétend dans sa recherche des orchestrations «rester fidèle à l’esprit de l’œuvre originelle». Il nous semble qu’il y a là une contradiction car soit on reste fidèle à ces lieder avec piano en les chantant comme tels, soit on y ajoute une partition que Schubert n’avait pas prévue, une idée à laquelle il n’a même jamais songé. Après lui, des compositeurs ont composé lieder ou mélodies avec orchestre mais avec un traitement vocal adapté et avec l’arrière-pensée d’être joués au concert.


Si l’on est partant pour l’orchestration, le choix de ce programme est intéressant, assez inédit, et aligne comme orchestrateurs les noms de Benjamin Britten, Richard Strauss, Johannes Brahms, Franck Krawczyk (né en 1969), Anton Webern, Franz Liszt, Felix Mottl, Max Reger, Hector Berlioz même pour Le Roi des aulnes, celui qui souffre le moins de ce traitement (sauf que la voix de ténor s’y prête peu), car on est au plus près de la ballade.


L’interprétation des lieder a été confiée à deux jeunes interprètes qui ont surtout fait leurs preuves dans le répertoire opératique: le mezzo allemand Wiebke Lehmkuhl et le ténor français Stanislas de Barbeyrac. Le programme a été rodé lors de concerts préalables. Choix artistique excellent! Mais intervient un facteur qui le gâte sérieusement: celui de la réalisation technique du produit fini. On peut trouver peu charitable pour ces jeunes interprètes de leur avoir fait essuyer pour cela les plâtres de la toute neuve Seine musicale, ou bien a-t-on volontairement trafiqué la balance entre voix et orchestre? Les voix, surtout celle de Stanislas de Barbeyrac, apparaissent dans une réverbération de cathédrale très forcée (son Ganymède est au bord de l’époumonement), comme luttant en permanence contre une masse orchestrale qui n’est pourtant pas énorme et sans jamais s’y intégrer. Autre problème, la direction de Laurence Equilbey qui pousse les chanteurs à chanter sans la respiration intrinsèque aux phrases du lied schubertien. L’Insula orchestra, composé d’instruments viennois de la fin du XIXe siècle, est pourtant un modèle d’équilibre comme on peut le constater dans le délicieux Entracte n° 3 de la musique de scène de Rosamonde, suivi de la romance «Der Vollmond strahlt auf Bergeshöh’n» que le chœur accentus interprète avec une douceur infinie: finalement le meilleur de ce programme.


Olivier Brunel

 

 

 

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