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08/25/2018
«Concerti per archi III e Concerti per viola d’amore»
Antonio Vivaldi : Concertos pour cordes en ut majeur, RV 109, en ut majeur, RV 117, en ut mineur, RV 118, en ré majeur, RV 126, en fa majeur, RV 138, en fa majeur, RV 142, en sol majeur, RV 145, en sol mineur, RV 152, en sol mineur, RV 155, en la mineur, RV 161, en si bémol majeur «Conca» , RV 163, en si bémol majeur, RV 165, et en si bémol majeur, RV 167 – Concertos pour viole d’amour en ré mineur, RV 393, en ré mineur, RV 394, en ré mineur, RV 395, en la majeur, RV 396, et en la mineur, RV 397

Alessandro Tampieri (viole d’amour et violon), Accademia Bizantina, Ottavio Dantone (clavecin et direction)
Enregistré au Teatro Goldoni de Bagnacavallo (9-15 novembre 2017) – 114’
Album de deux disques «Vivaldi Edition vol. 56» Naïve - Opus 111 OP 30570 – Notice (en français, anglais, italien et allemand) d’Ottavio Dantone







«Concerti da Camera»
Antonio Vivaldi : Concertos pour flûte, hautbois, violon, basson et continuo en ut majeur, RV 88, en ré majeur, RV 94, en fa majeur, RV 99, et en sol mineur, RV 107 – Concerto pour flûte, deux violons et continuo en la mineur, RV 108 – Concerto pour flûte, deux violons, basson et continuo en sol mineur «La notte», RV 104 – Concerto pour flûte, violon, basson et continuo en ré mineur, RV 96

Il delirio fantastico, Vincent Bernhardt (clavecin, orgue et direction)
Enregistré en la chapelle de l’hôpital de Fourvière (30 octobre-1er novembre 2015) – 63’05
Calliope CAL1852 – Notice (en français et en anglais) de Vincent Bernhardt





C’est peu dire que tout amateur de l’œuvre de Vivaldi attend avec impatience les nouvelles parutions de l’«Edition Vivaldi» entreprise depuis plusieurs années par Naïve et Opus 111! Voici le cinquante-sixième volume, dirigé par Ottavio Dantone, grand spécialiste de cette musique italienne dont il est surtout un excellent interprète de la musique vocale ou opératique. Avouons-le tout de suite: ces deux disques ne revêtent pas le même intérêt. Le premier disque, consacré à plusieurs concertos pour violon, rassemble pas moins de treize opus aux mouvements d’une durée on ne peut plus brève : 40 secondes pour le plus court (l’Adagio du Concerto RV 138), 3’30 pour le plus long (le Largo du Concerto RV 155, le seul de tous ces concertos qui soit en quatre mouvements, tous les autres n’en comptant que trois). Pour autant, l’invention et les sonorités propres à Vivaldi sont bel et bien présentes! Citons, pêle-mêle, cet Andante du Concerto RV 167 tout en délicatesse dominé par une véritable dentelle mélodique (regrettons un clavecin un peu dur, peut-être en raison de micros trop proches), l’Allegro conclusif du Concerto RV 138 (morceau ébouriffant où l’on sent avec jubilation ce jeu sur des cordes à peine effleurées), le premier Allegro du Concerto RV 155 (avec une belle fugue aux timbres typiquement vivaldiens)... Nous accorderons une mention spécifique au Concerto RV 163 surnommé «Conca» puisque s’inspirant des sonorités de la conque marine, cet instrument que Vivaldi devait avoir connu en Bohème et qui était constitué d’une embouchure en étain fixée sur une conque marine (Sylvie Mamy, Vivaldi, Fayard, p. 533). Pour autant, en dépit de mouvements extrêmement plaisants, on ne retrouve pas là toute la folie vivaldienne, qui s’illustre dans cette magie consistant à produire des effets bouleversants grâce à un seul et léger leitmotiv. Le second disque fait en revanche tout le sel de cette nouvelle parution puisque consacré à cinq concertos pour viole d’amour (numérotés RV 393 à 397): quelle magnifique interprétation! Instrument qui apparaît notamment dans le Nisi Dominus et dans l’opéra Tito Manlio, la viole d’amour trouve en Alessandro Tampieri un interprète particulièrement inspiré. Les sonorités assez proches d’un alto sont parfaitement rendues dans des concertos qui font parfois office de véritables morceaux de bravoure (le troisième mouvement du Concerto RV 394 où la viole intervient seule pendant près de 2 minutes!). L’Allegro concluant le Concerto RV 393 permet pour sa part d’entendre un subtil jeu de doubles cordes qui – et là nous retrouvons cette étincelle vivaldienne tant attendue – contribue à faire de ce disque une référence pour ces cinq concertos.


Le disque intitulé «Concerti da Camera» est le deuxième que l’ensemble Il delirio fantastico de Vincent Bernhardt consacre à Vivaldi après de très convaincants «Concerti di Parigi». On entend là de véritables «tubes» de l’œuvre concertante du Prêtre roux, à commencer par le Concerto RV 104 «La Notte», dont l’interprétation s’avère ici un peu trop affectée. Pour autant, l’ensemble s’écoute avec un vif plaisir, ne serait-ce que par l’adoption de tempi plus mesurés que dans d’autres versions «de référence» (on pense évidemment ici à Antonini chez Teldec) et qui permettent enfin de souffler un peu, jouer baroque ne se résumant pas à jouer vite. Les timbres se mêlent harmonieusement (la flûte à bec de Virginie Botty et le hautbois de Jon Olaberria dans l’Allegro concluant le Concerto RV 99) et le petit ensemble de huit musiciens se démarque, comme dans le très beau Largo du Concerto RV 107, où la projection du hautbois s’avère néanmoins un peu plus brillante que celle de la flûte, créant malheureusement un léger déséquilibre. Sans tout de même bouleverser la discographie existante, l’ensemble Il delirio fantastico confirme ses affinités avec la musique de Vivaldi: reste sans doute à lui demander un peu plus d’audace dans les concertos choisis mais, après deux volumes, tout cela est de bon augure!

Le site de l’Accademia Bizantina et d’Ottavio Dantone
Le site de l’ensemble Il delirio fantastico


Sébastien Gauthier

 

 

 

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