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04/01/2018 «Horizon[s]»
Philippe Hersant : Concerto n° 1 pour violoncelle et orchestre de chambre
Pēteris Vasks : Concerto per violoncello ed orchestra
Thierry Maillard : Arckepek Olivia Gay (violoncelle), Orchestre Pasdeloup, Wolfgang Doerner (direction)
Enregistré à la SR1 de la Philharmonie de Paris (novembre 2016) – 73’49
Ilona Records CD LIR 8167111 – Notice (magnifiquement illustrée, en anglais et français) de Claire Boisteau
On peut rendre hommage à la jeune violoncelliste Olivia Gay (née en 1987) qui, pour son premier enregistrement, choisit de servir le répertoire contemporain pour violoncelle à travers ces trois pages concertantes aux climats contrastés.
Elle suit en cela l’engagement de son professeur Jean-Guihen Queyras qui, rappelons-le, fut violoncelle solo de l’Ensemble intercontemporain et créa de nombreux concertos de jeunes compositeurs. Les rencontres avec Philippe Hersant, Pēteris Vasks et Thierry Maillard furent également déterminantes.
Sur ce violoncelle de Giovanni Battista Grancino de 1697, prêté par la Fondation Maggini, Olivia Gay tisse les grandes phrases lyriques du Concerto de Philippe Hersant avec toute la finesse, toutes les sonorités ambrées qui conviennent à cette œuvre dont elle exprime à merveille le caractère élégiaque voulu par le compositeur. Son magnifique, amples respirations, grandeur d’archet, cette page se déploie dans toute sa couleur intimiste.
On retrouve cet amour du chant de l’instrument célébré par Olivia Gay dans les mouvements lents du vaste Concerto du compositeur letton Pēteris Vasks, abordés avec une grande sensibilité. Très contrôlées, les deux Toccatas intermédiaires auraient pu nous impressionner davantage avec un peu plus d’âpreté, de sauvagerie, une tension plus grande. Mais c’est le vœu du compositeur nous dit l’interprète: «Pēteris Vasks est un compositeur qui n’aime ni l’esbroufe ni la virtuosité. C’est un compositeur aux œuvres profondes et quelque peu torturées. Il m’a beaucoup repris sur l’interprétation des Toccatas. Je voulais y mettre toute ma fougue mais pour lui, ces pages doivent être martelées, sans fulgurance.»
Cet enregistrement propose, pour terminer le programme, la création d’Arckepek, œuvre du compositeur Thierry Maillard (né en 1966). Sorte de mouvement rhapsodique inspiré par la Hongrie et ses grandes paysages de la Puszta, se réclamant de Bartók, cette page bénéficie de l’endurance, de l’engagement et de la sensibilité maîtrisée d’Olivia Gay.
Les membres de l’Orchestre Pasdeloup, sous la direction de Wolfgang Doerner, créent les ambiances, plantent le décor et donnent l’éclairage de ces pièces attachantes, magnifiquement servies.
Le site d’Olivia Gay
Christian Lorandin
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