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09/17/2017
Dimitri Chostakovitch : Trio avec piano n° 2 en mi mineur, opus 67 – Quintette avec piano en sol mineur, opus 57 [*]
Ilya Ioff, Lidiya Kovalenko (*) (violon), Andrey Dogadin (alto), Alexey Massarsky (violoncelle), Alexey Goribol (piano)
Enregistré en 2006 – 60’25
Melodiya MEL 10 02451 – Notice en anglais et en russe


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On se demande toujours pourquoi un disque enregistré en 2006 – en l’occurrence, pour le centenaire de la naissance du compositeur – met dix ans pour voir sa commercialisation effective en disque compact. Quoi qu’il en soit, cette attente a au moins le mérite de nous révéler l’un des plus beaux disques de musique chambre entendus depuis longtemps. On se félicitera tout d’abord de la réunion opportune des deux chefs-d’œuvre composés en un même élan, lors des temps de guerre si féconds chez Chostakovitch au niveau symphonique: la musique de chambre n’est pas en reste avec le Quintette avec piano de 1940, écrit peu de temps avant le Second Trio de 1944.


Le disque s’ouvre avec le magnifique Second Trio, composé un peu plus de vingt ans après le premier, où Chostakovitch utilise un thème juif traditionnel repris par la suite dans son célèbre Huitième Quatuor (1960). Les interprètes russes réunis sur ce disque font valoir une probité éloquente – sans tomber dans la froideur au piano de l’ancienne version dévolue à Sviatoslav Richter avec le Quatuor Borodine (Melodiya, 1983). Intériorisées au début de l’Andante moderato, les tensions grandissent avec les attaques sèches aux archets, avant que le contraste ne soit plus grand encore dans un Allegro non troppo véritablement cravaché, aux accents verticaux. La retenue du violon d’Ilya Ioff dans la mélodie principale du Largo qui suit apporte à ce mouvement recueilli une noblesse poignante, admirablement servie par les couleurs de ses partenaires en accompagnement. Les attaques franches ont ici disparu au bénéfice d’une atmosphère de détachement, comme en sourdine, également à l’œuvre dans l’admirable Allegretto conclusif.


Le Quintette avec piano bénéficie de la même hauteur d’interprétation, notamment le superbe Adagio, presque murmuré par endroits, faisant valoir une sensibilité équilibrée, sans que le piano ne prenne le pouvoir dans ses différentes interventions. La course à l’abime du Scherzo impressionne au niveau des qualités d’articulation, tandis que l’excellente prise de son ressort pleinement ici. L’Intermezzo qui suit permet aux interprètes de démontrer leur parfaite maîtrise de la lancinante beauté de ce mouvement d’une lenteur fascinante, révélant peu à peu ses failles et douleurs internes. Seul le finale apparaît un ton légèrement en dessous avec quelques petites baisses de tension, heureusement compensées par une épure et une sobriété toujours aussi remarquables.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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