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08/19/2017
«Sviatoslav Richter Archives, vol. 7»
Robert Schumann: Quintette avec piano, opus 44 [1] – Fantaisie en ut majeur, opus 17 [2] – Novelettes, opus 21 n° 1 et n° 2 [3] – Liederkreis, opus 24: 9. «Mit Myrten und Rosen» [5]
Clara Schumann : Zwölf Gedichte aus Friedrich Rückert’s «Liebesfrühling», opus 12: 2. «Er ist gekommen in Sturm und Regen» [4]
Nina Dorliac (soprano), Sviatoslav Richter (piano), Quatuor Borodine: Mikhail Kopelman, Andrei Abramenkov (violon), Dimitri Chébaline (alto), Valentin Berlinsky (violoncelle)
Enregistré en public à Bucarest (1948) [5], Dubrovnik (15 août 1967) [3], Budapest (12 juin 1980) [2] et Moscou (31 décembre 1985) [1] et en studio à Moscou (1950) [4] – 80’42
DOREMI «Legendary Treasures» DHR-7786
 Sélectionné par la rédaction
«Sviatoslav Richter Archives, vol. 7»
Robert Schumann: Concerto pour piano, opus 54 [1] – Etudes sur des Caprices de Paganini, opus 10 n° 4 à n° 6 [2] – Märchenbilder, opus 113 [3] – Fantasiestücke, opus 73 [4]
Youri Bashmet (alto), Pierre Fournier (violoncelle), Sviatoslav Richter (piano), Orchestre symphonique d’Etat d’URSS, George Georgescu (direction)
Enregistré en public à Moscou (17 avril 1958 [1] et 13 décembre 1985 [3]), Parçay-Meslay (3 juillet 1969) [4] et Takasaki (16 octobre 1986) [2] – 72’34
DOREMI «Legendary Treasures» DHR-7892
Sélectionné par la rédaction
Carl Maria von Weber : Sonate pour piano n° 3, opus 49, J. 206
Johannes Brahms : Klavierstücke, opus 76: 8. Capriccio – Fantasien, opus 116: 5. Intermezzo – Klavierstücke, opus 118: 3. Ballade – Intermezzi, opus 119: 4. Rhapsodie
Serge Prokofiev : Sonate pour piano n° 6, opus 82
Enregistré en public en l’église San Francesco, Locarno (8 septembre 1966) – 62’48
Sviatoslav Richter (piano)
Ermitage Symphonia ERM 1013
Must de ConcertoNet
La discographie du pianiste soviétique Sviatoslav Richter (1915-1997) est une des plus riches et des plus touffues. Si sa discographie de studio soviétique et occidentale est abondante, celle enregistrée de façon officielle ou pirate est inextricable et beaucoup reste à découvrir.
Le concert enregistré par la Radio de la Suisse italienne à Locarno en 1966 est un des plus prisés et a été réédité à plusieurs reprises. Son dernier avatar, publié par Ermitage dans sa collection «Symphonia», bénéficie d’un son plus que satisfaisant. Si la totalité du récital est à un niveau exceptionnel, c’est surtout la Sixième Sonate de Prokofiev qui en fait le prix car c’est la plus belle de sa discographie. La tenue rythmique, le grain de folie que Richter ajoute à cette partition qu’il a pratiquée pendant toute sa carrière, la beauté sonore de l’ensemble tiennent l’auditeur en haleine tout au long de cette longue sonate. On doit à Richter d’avoir tiré de l’oubli la Troisième Sonate de Weber. Il en livre toute la sève théâtrale et là encore la formidable palette de couleurs de son jeu fait miracle. Les quatre courtes pièces tardives de Brahms qui complètent le programme ont-elles été données comme bis? Le disque les inclut à bon escient entre les deux sonates tel un pont crépusculaire.
La collection «Legendary Treasures» de l’éditeur DOREMI, qui publie des enregistrements inédits de pianistes légendaires, consacre à Richter pas moins de vingt trois titres sur disque, plus un DVD et trois volumes de sonates avec David Oïstrakh et Mstislav Rostropovitch. Les volumes 7 et 13 sont entièrement consacrés à Robert Schumann. Le volume 7, très composite, offre une éblouissante Fantaisie en ut majeur enregistrée live à Budapest en 1980 et totalement inédite ainsi que les deux premières Novelettes enregistrées à Dubrovnik en 1967. Le meilleur de l’album est le fougueux Quintette avec piano avec le Quatuor Borodine, lui aussi une première absolue, enregistré live à Moscou en 1985 (ils l’enregistreront à nouveau en 1994 pour Teldec à Meslay, concert récemment réédité dans le coffret «The Complete Warner Recordings») et un modèle de collaboration entre un pianiste privilégiant une carrière soliste et un quatuor réputé.
Ce n’est nullement faire injure à Nina Dorliac, épouse de Sviatoslav Richter, que de penser que dans sa pratique du Liederabend, Richter a accompagné des chanteurs plus aguerris. Mais aucun collectionneur ne résistera à connaître ces deux lieder de Clara et de Robert Schumann, délicieusement chantés en russe et somptueusement accompagnés, respectivement en 1950 à Moscou (l’éditeur signale dans la courte notice qu’il n’est pas absolument certain que l’accompagnateur en soit Richter) et en 1948 à Bucarest, deux prises de 78 tours jamais éditées sur CD. Un grand moment de l’histoire du disque soviétique!
Le volume 13 commence par le Concerto en la mineur, que Richter a beaucoup joué et dont il existe plusieurs enregistrements. Cette prise d’un concert moscovite du 17 avril 1958 avec l’Orchestre d’Etat de l’URSS dirigé par George Georgescu est un peu pénalisé par la prise de son lointaine et couinante mais la fougue de la jeunesse du pianiste est irrésistible. Le reste du programme est plus rare et plus précieux avec les trois dernières Etudes sur des Caprices de Paganini d’une belle plénitude sonore (Takasaki, 1986) et deux collaborations historiques: l’une avec l’altiste Youri Bashmet (Moscou, 1985) pour les Märchenbilder (prise de son un peu trop compacte) et l’autre avec le violoncelliste Pierre Fournier (Meslay, 1969) pour les Fantasiestücke opus 73 au son malheureusement très médiocre dû à un enregistrement réalisé par un spectateur. Néanmoins deux moments précieux de musique pure.
Olivier Brunel
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