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12/29/2000 Richard Strauss : Elektra Eva Marton (Elektra), Brigitte Fassbaender (Klytemnestre), Cheryl Studer (Chrysothemis), James King (Aegisth), Franz Grundheber (Orest) Orchestre de l’Opéra de Vienne, Claudio Abbado (direction) Harry Kupfer (mise en scène) Enregistré en 1988 Arthaus Musik
Comme on peut s’y attendre, Harry Kupfer, l’un des plus grands metteurs en scène européens, rend parfaitement l’atmosphère oppressante de crimes, de remords, de vengeance et de mort d’Elektra. La scène est toujours sombre, plongée en partie dans l’obscurité et dominée par une gigantesque statue décapitée d’Agamennon dont on ne voit que les pieds et un fragment de la tête. Les personnages vivent un cauchemar en direct. Ce monde futuriste et archaïque à la fois (cf son Ring de Bayreuth) est malsain à souhait. On adore. Tout cela évoque un décor à la Enki Bilal (le dessinateur de BD, qui a travaillé pour le cinéma, le ballet avec le Roméo et Juliette de Preljocaj mais pas encore pour l’opéra…). La distribution est de très haut niveau, sans faille. Eva Marton campe parfaitement Elektra, jusque dans ses outrances. L’orchestre de l’Opéra de Vienne dirigé par Abbado est survolté, « dingue » par moments et participe à l’emprise quasi physique qu’exerce toute grande production d’Elektra. Un superbe DVD à regarder le soir dans le noir le plus complet…
Philippe Herlin
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