|
Back
06/27/2017
«Das Werk für Männerchor/The Works for Men’s Choir, Vol. 1»
Max Reger : Neun ausgewählte Volkslieder, Wo0 VI/7 – Sieben Männerchöre, opus 38 – Es ist nichts mit alten Weibern, Wo0 VI/9 – Herzlied, Wo0 VI/8 – Lacrimä Christi, Wo0 VI/5 – Fünf ausgewählte Volsklieder, Wo0 VI/6
Hugo Wolf : Sechs geistliche Lieder nach Gedichten von Eichendorff (arrangement Max Reger)
Ensemble Vocapella Limburg, Tristan Meister (direction)
Enregistré en l’église St Nikolaus, Dehrn, Runkel (31 mars-3 avril et 11-12 août 2016) – 79’32
Rondeau Production ROP6126 – Notice en allemand et en anglais, textes en allemand
 Must de ConcertoNet
Le moins que l’on puisse dire est que les œuvres de Max Reger n’envahissent ni les salles de concert de notre pays, ni la discographie. Tout au plus entend-t-on parfois certaines de ses nombreuses partitions pour orgue. Les pages chorales de grande dimension sont exceptionnelles au concert, on pense en particulier au Requiem ou au Psaume C, ce dernier composé quelques années après le Psaume XLVII de Florent Schmitt. Ce disque dédié aux œuvres profanes a cappella pour chœur d’hommes ravira donc les curieux, les amateurs de musique chorale allemande et, espérons-le plus largement, tous les amateurs de musique car c’est une totale réussite. Reger, comme Schubert et Brahms, a lui aussi écrit des pièces pour chœurs d’hommes et l’écoute de cet enregistrement est un plaisir qui va bien au-delà de celui de la découverte.
Il faut dire que ces différentes pièces, très différentes d’esprit comme de construction, sont magnifiquement servies par l’Ensemble Vocapella Limburg, ici composé de trente chanteurs, une des innombrables formations allemandes qui font honneur au chant d’ensemble de ce pays. La perfection de la réalisation, que ce soit en termes de phrasé, d’intonation, de polyphonie, de nuances, de diction et de conduite de la ligne musicale, est exemplaire. Il s’y ajoute un sens du collectif qui est la marque des grands ensembles et si fondamentale dans ce répertoire. Les ténors, toujours lumineux et si spécifiquement allemands dans leur parfaite conduite de la voix mixte, et les basses, notamment graves aux résonnances abyssales et sur lesquelles reposent la construction harmonique, font de chaque seconde de cet enregistrement un pur délice.
La variété des pièces aux thématiques toujours typiquement germaniques («Ich ging durch einen grasgrünen Wald» «Sehnsucht», «Der Tod als Schnitter»... parmi les Neuf Chants populaires choisis) est servie par des textes de différents poètes: Matthias Claudius, Rudolf Baumbach, Klaus Groth, Otto Ernst, Joseph Kartsch, Joseph Victor von Scheffel, Adolf Kleber, Robert Reinick, Wilhem Müller, Gustav Pressel, Johann Gottfried Herder, Hermann Kurz et August Zarnack. D’autres pièces utilisent des chansons populaires et des extraits du Knaben Wunderhorn («Lebewohl»). La mise en musique est, comme toujours dans ce répertoire, en symbiose parfaite avec ces textes, permettant de rendre des climats d’une très grande variété. Cet enregistrement se termine par l’arrangement de pièces pour chœur mixte de Hugo Wolf sur des textes d’Eichendorff, réalisé par Reger, qui ne sont pas les moins intéressants, notamment l’étonnant «Resignation» et le fascinant «Erhebung».
On l’aura compris: ce disque est hautement recommandable. On attend avec impatience le volume 2 que ces artistes doivent enregistrer cet été.
Gilles Lesur
|
