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06/25/2017
«Viola Concertos»
Franz Anton Hoffmeister : Concerto pour alto en ré majeur
Carl Stamitz : Concerto pour alto en ré majeur
Michael Haydn : Concerto pour orgue et alto, MH 41, P 55

Andra Dārzina (alto), Jürgen Essl (orgue), Urban Camerata
Enregistré dans la salle de concert de la Musikhoschule, Stuttgart (3-6 novembre 2014) – 75’22
CPO 777 986-2





Joseph Haydn : Concerto pour violoncelle n° 1 en ut majeur, Hob. VII:1
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violoncelle en ré majeur (arrangement Gaspar Cassadó d’après le Concerto pour cor n° 3 en mi bémol majeur, K. 447)
Carl Philipp Emanuel Bach : Concerto pour violoncelle en si bémol majeur, Wq 171

Valentin Radutiu (violoncelle), Münchener Kammerorchester, Stephan Frucht (direction)
Enregistré dans la salle August Everding, Grünwald bei München (12 et 19 janvier 2015) – 68’38
Hänssler Classic HC 16038





Carl Philipp Emanuel Bach : Concertos pour violoncelle en la mineur, Wq 170, en si bémol majeur, Wq 171 et en la majeur, Wq 172
Julian Steckel (violoncelle), Stuttgarter Kammerorchester, Susanne von Gutzeit (direction)
Enregistré à la Stadthalle de Göppingen (mai 2015) – 60’46
Hänssler Classic HC 15045


 Sélectionné par la rédaction





A côté des monstres sacrés du XVIIIe siècle figurent une multitude d’autres compositeurs, plus ou moins connus, dont, bien souvent, le volume de l’œuvre est à l’exact opposé de leur actuelle notoriété. C’est bien dommage car on y trouve bien souvent de véritables perles comme en témoigne le premier disque présenté ici.


Franz Anton Hoffmeister (1754-1812) est malheureusement plus connu comme éditeur musical (ami de Mozart, il fut le plus important éditeur de ses œuvres du vivant du grand Wolfgang) que comme compositeur alors qu’il a laissé nombre de symphonies (écoutez par exemple les excellents disques gravés par Matthias Bamert chez Chandos ou Howard Griffiths chez CPO), de concertos (le magnifique Concerto pour deux clarinettes en si bémol majeur joué notamment par le regretté Dieter Klöcker chez Koch Schwann) et autres sérénades pour instruments à vent. Ce Concerto pour alto témoigne des talents de son auteur: un premier mouvement à la facture classique et aux larges développements, un deuxième mouvement aux sonorités graves et apaisées où la longueur d’archet joue à plein et un excellent Rondo. Allegro conclusif rendent à l’alto toute sa dextérité et lui permettent de faire montre de l’étendue de ses capacités. Le concerto de Carl Philipp Stamitz (1745-1801), connu pour être le fils aîné de Johann Stamitz et avoir été un virtuose ayant fait carrière à travers toute l’Europe (de Paris à Iéna en passant par Londres et surtout La Haye), témoigne pour sa part des affinités que celui-ci entretenait avec la clarinette, instrument pour lequel il composa plus d’une dizaine de superbes concertos. Car, dès l’introduction orchestrale du premier mouvement, les deux clarinettes remplacent les deux cors qui étoffent l’orchestre à cordes entendu dans le concerto de Hoffmeister. L’altiste lettone Andra Dārzina (née en 1964, également connue sous le nom d’Andra Darzins) est de nouveau pleinement à son aise, notamment dans un Andante moderato très sombre, presque funèbre par moments, le Rondeau conclusif permettant à l’excellent Urban Camerata de mettre en valeur vivacité et fraîcheur. Mais c’est sans aucun doute le concerto de Michael Haydn (1737-1806), humaniste et musicien virtuose ayant travaillé notamment à Salzbourg et à Vienne, qui étonne le plus car l’alliance entre un alto et un orgue étonne. Il ne faut certes pas oublier que Michael Haydn fut lui-même organiste virtuose mais, encore une fois, quels solistes! Et le fait est que ça fonctionne très bien, les douces sonorités de l’alto s’alliant parfaitement à celles de l’orgue, tenu par Jürgen Essl, l’orgue prenant parfois le pas sur l’alto (dans le deuxième mouvement), les deux solistes étant accompagnés avec toujours autant de conviction par le petit ensemble Urban Camerata.


Ce n’est certes pas dans des sentiers à défricher que s’est engagé le jeune violoncelliste Valentin Radutiu (né à Munich en 1986) puisque réunissant dans son disque deux concertos qui font partie du répertoire de base du violoncelle. Le Premier Concerto de Joseph Haydn connaît de multiples références, que cet enregistrement ne vient en rien bouleverser. Le jeu de Radutiu ne possède guère de personnalité, comme en témoigne un premier et un troisième mouvements très propres, qui ne sont pas habités par un archet sachant alterner avec bonheur climat aérien ou, au contraire, pleinement terrien à la Rostropovitch. Seules les cadences aux accents contemporains composées par Tobias Peter Maria Schneid (né en 1963), tout spécialement dans les mouvements marqués Moderato et Allegro molto, se démarquent un peu d’un climat des plus classiques. Le Concerto en si bémol de Carl Philipp Emanuel Bach n’est pas le plus connu mais il a lui aussi fait l’objet de multiples interprétations dominées par celle, récente, d’Ophélie Gaillard. Radutiu en donne à son tour une excellente version, qui culmine dans un Adagio aux accents dramatiques très réussis. Si le premier mouvement s’avère assez lisse, on n’en dira pas autant de l’Allegro assai conclusif, extrêmement vif et entraînant, Stephan Frucht dirigeant un Orchestre de chambre de Munich de bon niveau, sans là encore avoir de personnalité bien affirmée. Alors pourquoi conclure ce disque par une adaptation par Gaspar Cassadó (1897-1966) du Troisième Concerto pour cor de Mozart alors qu’un autre concerto de C. P. E. Bach ou un concerto plus rare de Leopold Hofmann aurait été plus intéressant? Car cette adaptation ne revêt guère d’intérêt sinon la curiosité d’entendre des sonorités familières dans un timbre différent.


On n’en dira pas autant de l’excellent disque cette fois-ci que Julian Steckel (né en 1982) consacre aux trois concertos pour violoncelle de Carl Philipp Emanuel Bach (trois concertos pour clavier des années 1750 mais adaptés pour le violoncelle comme le rappelle Marc Vignal dans son ouvrage consacré aux fils Bach chez Fayard). S’il ne se situe pas au niveau des versions superlatives signées Ophélie Gaillard (voir ici et ici) ou, dans un autre style, Anner Bylsma (disque fondamental dirigé par Gustav Leonhardt et réédité chez Virgin Veritas), avouons que ce disque nous a ravi de bout en bout. Dans le Concerto en la mineur, le violoncelle est plus vert que celui de Radutiu mais l’orchestre est plus délicat (écoutez notamment les interventions cristallines du clavecin), dirigé avec entrain par Susanne von Gutzeit, et l’ensemble s’avère ainsi beaucoup plus coloré. L’interprétation se caractérise surtout par sa grande finesse (le premier Allegro assai, à 6’50), par une insistance sur les contrastes, par une approche apaisée de chaque mouvement, sans aucune brutalité dans les attaques, le jeu du soliste trahissant une impressionnante longueur d’archet, le troisième mouvement étant pour sa part des plus conquérants. Le Concerto en si bémol possède une verve dont Radutiu nous privait assez largement, la vivacité étant le maître-mot de cette interprétation. Quant au célèbre Concerto en la, on est totalement séduit même si le troisième mouvement, un Allegro assai de nouveau, est pris à une allure folle, peut-être un peu trop rapide au point que l’orchestre noie parfois le clavecin lorsque le soliste ne joue pas. Que cela n’empêche pas les curieux d’écouter ce disque qui offre une très belle carte de visite à une jeune soliste aux talents indéniables.


Le site d’Andra Dārzina
Le site de Jürgen Essl
Le site de Valentin Radutiu
Le site de l’Orchestre de chambre de Munich
Le site de Julian Steckel
Le site de l’Orchestre de chambre de Stuttgart


Sébastien Gauthier

 

 

 

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