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03/26/2017
Antonio Vivaldi : L’Estro Armonico, opus 3
I Musici
Enregistré aux Pays-Bas et en Suisse (juin et septembre 1963) – 119’31
Album de deux disques Urania Records WS 121.318-2





Urania, bien connu pour ses enregistrements «pirates», vient de lancer une nouvelle collection qui, sous la dénomination «Urania Arts», réédite d’anciennes gravures jadis publiées sous d’autres étiquettes comme, en l’occurrence, Philips, où fut éditée dans les années 1960 cette intégrale des concertos de l’Opus 3 de Vivaldi, connu sous le nom d’Estro Armonico. Avant d’en venir à ce qui nous intéresse, signalons d’ores et déjà la parution d’un disque consacré à des enregistrements mozartiens de Walter Gieseking, de l’oratorio Samson de Händel dirigé par Ferenc Fricsay (!!), de plusieurs ouvrages de Tchaïkovski par Kondrachine ou du célèbre enregistrement de L’Enlèvement au Sérail (1955) dirigé par Beecham.


I Musici avait donc enregistré L’Estro Armonico aux mois de juin et septembre 1963, à une époque où le répertoire baroque italien n’était encore guère connu (y compris Le Quatre Saisons!). Saluons donc tout d’abord ce travail de pionniers qui, avec le temps, ouvrirent la voie aux Giardino Armonico, Europa Galante et autres Venice Baroque Orchestra! Avec le temps, bien évidemment, recherches musicologiques aidant, l’interprétation a considérablement évolué: l’archet s’est fait plus conquérant, les sonorités ont gagné en âpreté, le métal a laissé la place au boyau, les contrastes se sont accentués... Il ne faut donc pas écouter cette version avec les oreilles d’aujourd’hui ou, pour être plus exact, il ne faut pas que nos oreilles actuelles nous empêchent d’apprécier à leur juste mesure ces enregistrements dont les qualités sont indéniables.


De manière générale, les solistes adoptent un jeu assez altier (l’Allegro du Concerto RV 578), insistant plus qu’aujourd’hui sur l’opposition solistes/continuo, qui convainc assez. Même si certains mouvements sont interprétés avec une grande banalité, d’autres sont réjouissants à l’image des mouvements conclusifs des Concertos RV 550 et RV 519, dont la vivacité jubilatoire est parfaite. Certains mouvements lents (le Largo du Concerto RV 356 par exemple) optent pour un jeu très contemplatif mais qui s’avère des plus prenants. L’excellent travail réalisé sur la bande-son donne à ces gravures une nouvelle virginité qui s’accommode très bien, par exemple, des longs silences souhaités par les interprètes dans le Largo du Concerto RV 549 alors qu’aucune réverbération ne le justifie du strict point de vue technique. Le style interprétatif de l’époque était ainsi...


Le jeu s’avère néanmoins parfois pesant (la fin des mouvements vifs!) et certains mouvements manquent cruellement de colonne vertébrale (les deux premiers Allegro du Concerto RV 565), suscitant de fait assez rapidement l’ennui, le Concerto RV 580 pour quatre violons et un violoncelle étant clairement le point faible de ce double disque. Par ailleurs, certains concertos ont trouvé chez d’autres des versions beaucoup plus prenantes: comparez la présente version du Concerto RV 230 (notamment le sublime deuxième mouvement, un Larghetto) avec l’enregistrement de l’English Concert dirigé par Trevor Pinnock, avec Simon Standage en soliste (Archiv Produktion)! Comme on le dit parfois, il n’y a pas photo!


Deux disques qui se dégustent donc comme une madeleine car, pour notre génération (pourtant pas si avancée que cela...), c’est bien souvent ces artistes qui ont permis de découvrir la vie musicale vénitienne comme on a encore eu récemment l’occasion de le signaler. Grâces leur soient rendues!


Le site de l’ensemble I Musici


Sébastien Gauthier

 

 

 

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