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12/18/2000 Darius Milhaud : Le Retour de l’enfant prodigue, cantate op. 42, Septuor à cordes op. 408, Aspen-Sérénade op.361 Jean-Pierre Rampal (flûte), Pierre Pierlot (hautbois), Jacques Lancelot (clarinette), etc. Bernard Demigny (l’enfant prodigue), Gabriel Bacquier (le père), André Vessières (le frère aîné), Janine Collard (mezzo-soprano), Michel Caron (le frère puîné) Solistes de L’Orchestre de l’Opéra de Paris, Darius Milhaud (direction) Accord/Universal 465 783-2
Le Retour de l’enfant prodigue représente un exemple supplémentaire de partition vocale marquée par Pelléas et Mélisande, quoique la ligne de chant de Milhaud ait une plus grande mobilité que celle de Debussy. Le texte reste cependant parfaitement intelligible. La musique de la cantate n’est en revanche pas marquée du tout par Debussy, Milhaud poursuivant alors ses recherches sur la polytonalité. L’arrière-fond sonore apparaît assez touffu et, il faut le reconnaître, ingrat. Le Septuor à cordes illustre un univers influencé par l’école de Vienne, et possède une austérité didactique. L’Aspen-Sérénade est elle aussi une partition polytonale, donnant le sentiment que les différents groupes instrumentaux suivent des voix totalement indépendantes (l’impression du free jazz, l’énergie en moins). On peut très bien se raccrocher aux mélodies, et aux superbes sonorités instrumentales des solistes (tous de premier rang), mais on peut également rester perplexe devant l’absence de direction de cette musique, narrative par moments. Dans l’ensemble, un programme assez gris donc, qui intéressera avant tout les amateurs confirmés de Milhaud et les curieux. Dirigée par le compositeur lui-même, l’interprétation est en tout cas remarquable. Stéphan Vincent-Lancrin
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