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01/18/2017
Carl Maria von Weber : Oberon, J. 306: Ouverture
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon en ré majeur, opus 61
Johannes Brahms : Symphonie n° 1 en ut mineur, opus 68

Frank Peter Zimmermann (violon), Staatskapelle Dresden, Bernard Haitink (direction)
Enregistré en public au Kulturpalast de Dresde (29 septembre 2002) – 96’34
Album de deux disques Profil Edition Günter Hänssler («Edition Staatskapelle Dresden», vol. 40) PH 09036 – Notice en anglais et en allemand


 Sélectionné par la rédaction





A la suite du décès soudain de Giuseppe Sinopoli (1946-2001) durant le troisième acte d’Aïda qu’il était en train de diriger à Berlin, l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde dut trouver un peu dans la précipitation un nouveau directeur musical. C’est à Bernard Haitink que les musiciens s’adressèrent, le grand chef amstellodamois ayant donc occupé les fonctions de Chefdirigent de l’orchestre pendant deux ans: le présent disque reflète le concert inaugural de son mandat (également donné les 30 septembre et 1er octobre) à la tête d’un des plus prestigieux orchestres au monde (ne serait-ce que par son ancienneté, celui-ci ayant été fondé en 1548!), avec lequel il a déjà livré des témoignages discographiques de tout premier ordre comme cette grandiose Huitième Symphonie de Bruckner.


Que dire du présent concert sinon qu’il est «classique» certes, tant dans son agencement (le fameux triptyque ouverture/concerto/symphonie) que dans son interprétation, mais qu’il est somptueusement classique?


Une fois encore, Bernard Haitink nous offre une démonstration d’orchestre avec tout d’abord une ouverture d’Obéron des plus brillantes (l’autorité avec laquelle le cor solo intervient est tout bonnement incroyable!), assortie de bois d’une finesse exceptionnelle. La réussite n’est pas moindre dans le Concerto pour violon de Beethoven, que Haitink et Frank Peter Zimmermann ont déjà souvent joué ensemble, que ce soit avec le Philharmonique de Berlin ou l’Orchestre symphonique de Londres notamment. L’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde, véritablement guidé d’une main de fer dans un gant de velours, s’impose par ses sonorités on ne peut plus flatteuses (qu’il s’agisse par exemple des cordes ou du hautbois dans l’introduction orchestrale du premier mouvement) et par une finesse d’exécution remarquable (l’entrée en lice des violons à 1’47 ou le passage confié aux anches doubles à 10’45 dans l’Allegro ma non troppo). Zimmermann est au diapason du climat souhaité par Haitink: la musicalité avant tout, faisant immédiatement oublier à l’auditeur toute la technique que cela requiert. A l’aise aussi bien dans les attaques (notamment dans le registre aigu) que dans les longues mélodies où son violon s’épanouit pleinement (le Larghetto!), le soliste s’affirme sans conteste comme un violoniste d’exception.


Pour conclure ce généreux programme, une œuvre fétiche pour Bernard Haitink: la Première Symphonie de Brahms. Même si le premier mouvement (Un poco sostenuto. Allegro) est abordé de façon assez massive (à partir de 3’), Haitink dirige avec une liberté palpable à laquelle répond un orchestre de premier plan comme en témoignent des cordes à se damner (l’Andante sostenuto!), des bois splendides (évidemment, comment ne pas mentionner la clarinette solo dans le troisième mouvement?) et des cuivres d’une rondeur souveraine.


Aussi, même si tant le programme que l’exécution n’ont rien de bien original sur le papier, on ne peut que louer l’excellence de ce disque, qui offre un nouveau témoignage de tout premier plan sur l’un des plus grands chefs d’orchestre de ces cinquante dernières années.


Le site de l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde


Sébastien Gauthier

 

 

 

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