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12/15/2016
Edward Elgar : Symphonie n° 1 en la bémol majeur, opus 55
Staatskapelle Berlin, Daniel Barenboim (direction)
Enregistré en public à la Philharmonie, Berlin (19 et 21 septembre 2015) – 51’23
Decca 002458302


 Sélectionné par la rédaction





Edward Elgar : Symphonie n° 1 en la bémol majeur, opus 55 [1] – In the South (Alassio), opus 50 [2]
Orchestra dell’Academia Nazionale di Santa Cecilia, Antonio Pappano (direction)
Enregistré en public à l’auditorium Parco della Musica, Rome (21, 23 et 24 janvier 2012 [1] et 18 mars 2013 [2]) – 74’32
ICA Classics ICAC 5138





Ce n’est pas un hasard si Arthur Nikisch qualifia la Première Symphonie d’Edward Elgar (1857-1934) de «Cinquième symphonie de Brahms» tant l’ancrage germanique de celle-ci se fait sentir, tout spécialement dans le magnifique Adagio. L’ayant déjà enregistrée en 1974 à la tête de l’Orchestre philharmonique de Londres, Daniel Barenboim récidive ici, deux ans après la Deuxième, avec son Orchestre de la Staatskapelle de Berlin, confirmant ainsi son goût pour la musique du compositeur anglais dont il a également récemment donné le rare Falstaff.


La vision de Barenboim se caractérise avant tout par une certaine lenteur mais qui ne dépare pas dans le paysage discographique (citons pour mémoire la version en 55’18 dirigée par Giuseppe Sinopoli à la tête de l’Orchestre Philharmonia en 1992, Deutsche Grammophon, ou celle qui dure 55’08 sous la baguette de Sir Colin Davis avec l’Orchestre symphonique de Londres en octobre 2001, LSO Live). Bénéficiant d’un superbe orchestre, opulent à souhait (le dernier mouvement), doté de pupitres irréprochables du point de vue technique (les cors dans le premier mouvement, la dextérité des cordes dans le deuxième à partir de 1’23), Barenboim alterne les climats avec une vraie cohérence, solennel au début du premier mouvement, contemplatif sans jamais être statique dans le troisième. Si l’on aurait parfois pu souhaiter davantage d’implication (le premier mouvement n’étant pas assez haletant à 3’30, là où l’on aimerait peut-être ressentir cette course à l’abîme que certains ont su si bien traduire), on se laisse emporter par la diversité des couleurs de l’orchestre qui font de cette symphonie une œuvre à part entière, loin d’être la mièvrerie que l’on croit parfois entendre à côté de la plus sophistiquée Deuxième Symphonie.


Avec un orchestre également de grande qualité dont il est le chef titulaire depuis 2005, Antonio Pappano livre une version assez différente. Si l’on entend davantage de clarté chez Barenboim (un comble pourrait-on dire tant on a l’image d’un orchestre italien aux couleurs plus pastel que chez une formation germanique), Pappano accentue davantage les richesses d’une partition qui n’en manque pas et qui peuvent facilement tourner aux effets de manche si, comme c’est malheureusement le cas ici, le chef anglais n’a pas de vraie vision de l’œuvre. La cohérence du premier mouvement par exemple lui échappe en partie, celui-ci ayant un peu tendance à se résumer à une (belle) succession d’épisodes assez disparates. Même si l’on se laisse convaincre par les accents quasi mahlériens du premier mouvement (à partir de 15’53!) et surtout par un Lento - Allegro conclusif de toute beauté, cette version nous semble finalement plus banale, encore que le banal à ce niveau soit des plus appréciables... Le grand atout de ce disque est en vérité le complément In the South, ouverture de concert d’une vingtaine de minutes jouée en technicolor: à nous les grands espaces et les vallons verdoyants! En dépit parfois de quelques lourdeurs, Pappano s’y sent visiblement très à l’aise et nous emporte sans difficulté avec lui, l’orchestre y déployant des trésors de musicalité et d’énergie qu’on aurait bien aimé trouver dès la Première Symphonie.


Même si, en l’occurrence, la version Pappano n’a pas à rougir, on lui préfèrera la version Barenboim au sein d’une discographie dominée à notre sens par trois Sir, à savoir respectivement Sir Georg Solti (Decca), Sir John Barbirolli (EMI) et Sir Colin Davis avec la Staatskapelle de Dresde (Hänssler).


Le site de Daniel Barenboim
Le site de la Staatskapelle de Berlin
Le site de l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte Cécile


Sébastien Gauthier

 

 

 

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