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12/02/2016
«Favourite English Strings»
Benjamin Britten : Variations sur un thème de Frank Bridge, opus 10
Edward Elgar : Sérénade pour cordes en ré mineur, opus 20
Gerald Finzi : Romance pour orchestre à cordes, opus 11
Frank Bridge : Trois Idylles, H. 67: 2. Allegretto poco lento – Two Old English Songs, H. 119

Orchestre de chambre d’Ostrobothnie, Sakari Oramo (direction)
Enregistré à Kokkola (24-27 novembre 2014)
SACD Alba Records ABCD 387 – Notice (en anglais et en finnois) de Richard Bratby


 Sélectionné par la rédaction





Très actif en Suède et en Finlande où il est chef principal de l’Orchestre philharmonique royal de Stockholm, chef principal de l’Opéra de Kokkola, chef honoraire de l’Orchestre symphonique de la Radio finlandaise et directeur artistique de l’Orchestre de chambre d’Ostrobothnie, Sakari Oramo garde ses liens avec le Royaume-Uni où, après douze ans à la tête de l’Orchestre symphonique de Birmingham (1996-2008), il est depuis 2012 le chef principal de l’Orchestre symphonique de la BBC. Le thème qu’il propose est une rencontre. Sous sa direction, le célèbre Orchestre de chambre d’Ostrobothnie interprète un programme entièrement consacré à des pièces anglaises pour cordes souvent à l’affiche outre-Manche. L’excellence de la phalange finlandaise révèle ces pièces sous un éclairage idéal, vital, mordant, lumineux et d’une grande souplesse expressive.


Entre 1888 et 1892, Edward Elgar (1857-1934) fit une œuvre toute nouvelle de l’esprit, des idées et du matériau des Trois Pièces pour cordes maintenant disparues. Autant prisée en son pays que celle de Tchaïkovski et celle de Dvorák presque contemporaines, la Sérénade qui en résulta bénéficie du génie mélodique, de la ferveur et de la technique orchestrale déjà développée d’un compositeur encore jeune. L’Allegro piacevole frais et printanier fait place aux lignes amples d’un Larghetto intense et poignant. Le subtil équilibre du troisième mouvement part de ce même climat pour instaurer petit à petit la légèreté initiale assombrie. Selon certains témoignages, Romance (1928) de Gerald Finzi (1901-1956) devait être le mouvement central d’une sérénade de style comparable restée lettre morte. Les cordes finlandaises mettent en valeur toute la sève d’une partition que certaines interprétations peuvent noyer dans un excès de tendresse langoureuse.


Le thème des saisissantes Variations de Benjamin Britten (1913-1976) vient de la deuxième des Trois Idylles (1906) de Frank Bridge (1879-1941), à l’origine pour quatuor à cordes. Oramo confie ce bref Allegretto poco lento romantique à son orchestre, qui en livre une interprétation d’une grande intensité de style et de ton. Après une brève introduction vivifiante, presque en «fanfare», Britten confie aux violons ce beau thème sombre. Les Variations s’y enchaînent plutôt dans l’esprit d’une suite à l’ancienne, l’accent portant davantage sur la variété de style, de caractère et de rythme que sur le jeu de la transformation thématique. C’est un ensemble de conception assez originale, satirique, parodique, ludique ou émouvante au fil de dix variations contrastées dont une «March» déjantée, une «Aria italiana» délicieusement rossinienne, une «Wiener Waltzer» grinçante, un «Moto perpetuo» aux tremolos vertigineux et une «Funeral March» dramatique qui ne peut laisser insensible. Si Britten n’innove pas, il manie avec adresse les ressources classiques et les techniques de jeu qu’il plie à sa propre voix. Oramo creuse les subtilités de la partition et obtient de son orchestre une interprétation tonique d’une belle expressivité, le relief orchestral toujours d’une clarté absolue.


Frank Bridge n’avait que rarement recours à des thèmes préexistants malgré l’intérêt qu’il portait aux modes et aux caractéristiques de la musique folklorique de son pays. En 1916, peut-être en réaction à la tragédie de la guerre, il arrangea pour quatuor à cordes, pour orchestre à cordes puis pour piano à quatre mains deux airs populaires très connus en Angleterre. On peut préférer le savoureux arrangement pour cordes, surtout sous les archets étincelants des Ostrobothniens. L’invention harmonique, l’excellence du contrepoint et la richesse des strates qui entourent, étoffent et transforment Cherry Ripe et Sally in our Alley (*) en font de petits joyaux musicaux bien au-delà des chansons qui les ont inspirés.


Le nom de Juha Kangas, son chef honoraire, reste indissociable de l’Orchestre de chambre d’Ostrobothnie qu’il fonda en 1972 et forma au fil des ans. Sous la baguette de Sakari Oramo, l’orchestre garde le style et le son particuliers qui marquent ses prestations et qui servent si bien ce programme tout anglais. C’est une réussite.


(*) NB: dans la notice, Richard Bratby donne le titre des deux airs dans le bon ordre mais la quatrième de couverture les inverse comme le fait par conséquent tout téléchargement de cet enregistrement.


Le site de Sakari Oramo
Le site de l’Orchestre de chambre d’Ostrobothnie


Christine Labroche

 

 

 

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