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11/01/2016 Umberto Giordano : Andrea Chénier Jonas Kaufmann (Andrea Chénier), Eva-Maria Westbroek (Maddalena de Coigny), Zeljko Lucic (Carlo Gérard), Denyce Graves (Bersi), Elena Zilio (Madelon), Rosalind Plowright (Contessa de Coigny), Roland Wood (Roucher), Peter Coleman-Wright (Pietro Fléville), Eddie Wade (Fouquier-Tinville), Adrian Clarke (Mathieu), Carlo Bosi (Un Incredibile), Peter Hoare (L’abate poeta), Jeremy White (Schmidt), John Cunningham (Il maestro di casa), Yuriy Yurchuk (Dumas), Royal Opera Chorus, Renato Balsadonna (chef de chœur), Orchestra of the Royal Opera House, Antonio Pappano (direction musicale), David McVicar (mise en scène), Robert Jones (décors), Jenny Tiramani (costumes), Adam Silverman (lumières), Andrew George (chorégraphie, mouvements), Jonathan Haswell (réalisation)
Enregistré en public à Londres (janvier 2015) – 123’ (+ 15’ bonus)
Warner Blu-ray 0190295937799 (ou DVD 0190295937966) – Sous-titres en anglais, français, allemand, espagnol et italien – Image 16:9 – Son LPCM 2.0/DTS Digital Surround – Region Code: 0
Voici disponible sur DVD et Blu-ray disc presque deux ans après sa captation au Royal Opera Covent Garden de Londres la production de David McVicar d’Andrea Chénier.
Le Royal Opera a vu de grands Chénier dans son histoire: Caruso, Lauri-Volpi, Gigli, puis, plus près de nous, Carreras et Domingo. C’est dire si le ténor vedette du début du XXIe siècle, Jonas Kaufmann, était attendu dans cette prise de rôle qui demande, outre des moyens considérables, une italianité de la voix et un style vériste accomplis. Si, dans le répertoire italien, il s’est jusqu’à maintenant parfaitement illustré (Verdi, Puccini), Kaufmann montre ici ses limites, non pour les moyens mais pour le style, qui ne lui est pas familier, dans lequel il n’est pas immédiatement à l’aise. Le charme opérant et ses qualités de comédien étant grandes, il tire le meilleur de ce rôle dans la production très fidèle historiquement et économe en effets de David McVicar. On pourrait presque dire la même chose de sa partenaire en Maddalena, Eva-Maria Westbroek (qui l’a aussi été pour La fanciulla del West): les moyens sont immenses mais la couleur et le style ne sont pas du tout italiens. Celui qui s’en rapproche le plus dans le trio de tête est le Serbe Zeljko Lucic, Gérard un peu brutal, mais jamais épais et très intelligent.
De cette immense distribution on saluera de nombreuses silhouettes notamment la Madelon d’Elena Zilio, la Comtesse de Coigny de Rosalind Plowright (une ancienne Maddalena), l’Incroyable de Carlo Bosi, le Roucher de Roland Wood, la Bersi de Denyce Graves et l’excellent Chœur du Royal Opera House, superbement préparé par Renato Balsadonna. Antonio Pappano dirige avec beaucoup d’efficacité et de tendresse cette partition foisonnante.
On rappelle que la vidéographie de l’œuvre n’est pas si pauvre, dominée par la performance historique de Del Monaco/Tebaldi/Proti en 1961 à Tokyo (VAI) et par celle de Londres 2003 avec Domingo/Tomowa-Sintow/Zancanaro (Warner Vision).
Olivier Brunel
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