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12/13/2000 Maurice Ravel : Myrrha - Alcyone – Alyssa
Norah Amsellem (Myrrha), Mireille Delunsch (Alcyone), Véronique Gens (Alyssa), Paul Groves (Sardanapale, La voix), Marc Barrard (Bélésis), Yann Beuron (Braïsyl), Ludovic Tézier (Le barde), Béatrice Uria-Monzon (Sophrona) Orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (direction) 1 CD EMI Classics 5 57032 2
Bien qu’ayant le goût et le talent du pastiche, Ravel se serait certainement volontiers dispensé de ces exercices académiques, cantates composées pour ses trois tentatives successives d’accession au Prix de Rome. Pourtant, en un sens, le succès est total, dans la mesure où il est très difficile de reconnaître celui qui vient de donner tour à tour le Menuet antique, la Pavane pour une infante défunte, Jeux d’eau et son Quatuor : on y entend souvent Massenet, mais aussi parfois Chausson (Alcyone, sans doute la plus réussie des trois) et même Wagner (Myrrha).
Les mésaventures de Ravel, qui devaient finir par provoquer l’indignation de Fauré et la démission subséquente du directeur du Conservatoire, figurent depuis longtemps en bonne place au dictionnaire de la bêtise musicale, mais l’enregistrement de ces trois cantates sur un même disque, dans une présentation très soignée comprenant les (immortels) livrets de ces cantates, comble une importante lacune, alors même que l’on connaissait déjà certaines des autres pièces écrites par Ravel pour ces mêmes concours. La démarche est d’autant plus intéressante que les interprètes défendent avec conviction ces partitions, dont le moindre mérite n’est pas d’être fort bien écrites.
Il reste désormais à attendre la parution d’un disque parallèle regroupant les cantates éponymes des compositeurs qui l’ont successivement emporté sur Ravel : la Myrrha d’André Caplet (1901), l’Alcyone d’Aymé Kunc (1902) et l’Alyssa de Raoul Laparra (1903).
Simon Corley
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