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08/16/2016 Pas de Dieux Claude Bessy (chorégraphie, d’après Gene Kelly), George Gershwin (musique), Patrick Méeüs (lumières), André François (décors et costumes)
Soir de fête
Léo Staats (chorégraphie, réglée par Eric Vu-An), Léo Delibes (musique), Patrick Méeüs (lumières), Jean-Denis Malclès (décors et costumes)
Enregistré à Nice (décembre 2014) – 69’ (+ 12’ entretien avec Claude Bessy)
Ballet Nice Mediterranée, Orchestre Philharmonique de Nice, David Garforth (direction musicale), Andy Sommer (réalisation)
DVD Bel Air Classiques BAC127 – Format NTSC DVD9 16:9 – Region code 0 – Son PCM Stereo/5.1 Dolby Digital – Notice en français et en anglais – Sous-titres en anglais
Le plus intéressant de ce DVD qui réunit deux ballets dont le facteur commun est d’avoir été créés par le Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) par deux chorégraphes aussi opposés de style que Gene Kelly (Pas de Dieux, 1960) et Léo Staats (Soir de fête, 1925) est le film bonus dans lequel la danseuse étoile et ancienne directrice de l’Ecole de danse du BOP, Claude Bessy, raconte sa collaboration avec Gene Kelly. C’est en 1952 qu’elle l’a rencontré pour faire des essais pour son film Invitation à la danse, puis à sa demande a dansé dans le show Coffee Shop réglé à Hollywood par cet immense danseur. C’est alors que Claude Bessy lui suggéra de régler une chorégraphie pour le BOP, projet qui se matérialisa par Pas de Dieux, créé en 1960. Il s’agit d’un pur divertissement dans lequel Aphrodite trompe Zeus avec un Terrien (Paris représente la Terre).
Ces deux chorégraphies très différentes de style, car avec Staats, on est dans un néoclassicisme de bon aloi qui se voulait une rection à la modernité des Ballets russes de Serge Lifar, ont été réunies en 2014 par le Ballet Nice Méditerranée pour une soirée largement diffusée par Mezzo. La réalisation est en partie décevante. Si l’idée de ressusciter Pas de Dieux, bien tombé dans l’oubli, surtout sous la direction de Claude Bessy qui en fut la créatrice, était judicieuse, il aurait fallu le faire avec une troupe de danseurs plus expérimentés et plus versatiles que ceux du Ballet Nice Méditerranée. Les danseurs, tous trop jeunes, semblent mal à l’aise avec ce style mi-comédie musicale, mi-jazzy, dansé sur pointes ou demi-pointes et, hormis le danseur étoile et directeur de cette troupe, Eric Vu-An, dans le rôle épisodique du Mauvais garçon, aucun des protagonistes ne s’impose dans son rôle. L’esthétique des décors et costumes est terriblement vieillotte. Mieux aurait-il valu changer drastiquement que de vouloir recréer une approximation de la création. Il faut ajouter que l’Orchestre philharmonique de Nice dans la fosse, dirigé par David Garforth, n’a pas une once de swing pour interpréter l’adaptation par Michel Legrand du Concerto en fa de George Gershwin, pas plus que le pianiste (qui reste anonyme).
Heureusement, Soir de fête, réglé par Eric Vu-An, dans sa débauche de figures classiques et dans un décor stylisé intemporel, est beaucoup plus dans les cordes de cette jeune troupe qui s’en sort avec les honneurs.
Olivier Brunel
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