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08/16/2016
Antonín Dvorák : Trios pour piano n° 3 en fa mineur, opus 65, B. 130, et n° 4 en mi mineur «Dumky», opus 90, B. 166
Trio Busch: Omri Epstein (piano), Mathieu van Bellen (violon), Ori Epstein (violoncelle)
Enregistré à la Chapelle Reine Elisabeth, Studio Haas-Teichen, Waterloo (19-22 décembre 2015) – 76’45
Alpha 238 (distribué par Outhere) – Notice en allemand, anglais et français


Must de ConcertoNet





Premier essai: coup de maître! On aura rarement entendu un disque aussi réussi en musique de chambre depuis plusieurs mois et les superbes Mendelssohn du Quatuor Escher (voir ici et ici), une autre jeune formation qui devrait encore faire parler d’elle dans cette intégrale toujours en cours. Place cette fois au Trio Busch, fondé en 2012 autour des frères Epstein au violoncelle et au piano, accompagnés du violoniste belge Mathieu van Bellen. Formés dans les plus grandes institutions musicales londoniennes, ces trois artistes ont été chargés par l’éditeur Alpha d’un projet d’intégrale des œuvres de chambre pour piano et cordes de Dvorák, auquel s’adjoindra l’altiste Miguel da Silva pour les disques à venir (trois en plus de celui-ci).


Ce tout premier disque s’intéresse à ces deux derniers trios figurant parmi les chefs-d’œuvre du maître tchèque, dont le fameux «Dumky» bien connu. Divisé en six mouvements de formats assez courts, ce Quatrième Trio (1890) fait référence au folklore slave et tout particulièrement à la dumka ukrainienne, une sorte de ballade mélancolique et introspective qui permet à Dvorák de se libérer du cadre stricte de la forme sonate. Mais comme souvent avec le Tchèque, la mélancolie ou le tragique ne le restent jamais bien longtemps, entremêlant intériorité et rythmes pressants des appels joyeux à la vie, en une allégresse communicative. L’élan narratif du Trio Busch fait merveille ici en un tempo vif dans les passages rapides, aux attaques sèches du plus bel effet – plus mesuré ensuite dans des ralentissements jamais alanguis. Les interprètes font preuve d’un sens admirable des nuances, assorti de couleurs distillées en maints endroits.


Précédant de peu la composition de la superbe Septième Symphonie, le Troisième Trio (1883) en reprend le climat d’incertitudes et de contrastes, dont s’empare ici le violon intense et tumultueux de Mathieu van Bellen. Avec ses partenaires, le Belge n’hésite pas à entamer le pétillant et délicieux Allegretto grazioso en un tempo péremptoire et sans temps morts, avant de montrer une respiration plus détendue dans la dernière partie de ce mouvement. Mais le cœur de l’œuvre se situe ailleurs, avec le poignant Poco adagio probablement dédié à sa mère, décédée peu de temps avant en 1882. Le piano lyrique d’Omri Epstein n’assombrit jamais trop ce mouvement délicat et finalement plus optimiste qu’il y parait. Seul léger bémol, le violoncelle un rien en retrait de son frère Ori. Mais n’est-ce pas là plutôt un effet de la prise de son?


Quoi qu’il en soit, on chérira cette version éloquente et narrative, portée par l’engagement et le sens des couleurs de ce merveilleux trio. On attend la suite avec impatience.


Le site du Trio Busch


Florent Coudeyrat

 

 

 

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