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08/16/2016 Franz Lehár : Giuditta Mehrzad Montazeri (Octavio), Friedrich Schwardtmann (Antonio), Dietrich Siegl (Luis), Natalia Ushakova (Giuditta), Peter Uray (Manuele Biffi), Stephan Paryla (Sebastiano), Julia Bauer (Anita), Markus Heinrich (Pierrino), Hans Wolfgang Pemmer (Ibrahim), Volker Wahl (Junger Leutnant), Eva Christina Binder (Lolita), Gunther W. Lämmert (Lord Barrymore), Franz Robert Wagner (General), Bernd Ander (Oberkellner), Matthias Kofler (Piccolo), Megan Sarah Laehn (danseuse solo), Ballett und Statisterie der Seefestspiele Mörbisch, Chor der Seefestspiele Mörbisch, Bernhard Schneider (chef de chœur), Festival Orchester Mörbisch, Rudolf Bibl (direction musicale), Gernot Friedel, Giorgio Madia et Volker Wahl (mise en scène), Rolf Langenfass (décors et costumes), Giorgio Madia (chorégraphie), Friedrich Rom (lumières), Michaela Ronzoni (dramaturgie)
Enregistré en public à Mörbisch (2003) – 126’
VideoLand Klassik VLMD010 – Notice en allemand, anglais, français, italien, espagnol et japonais – Sous-titres en anglais
Sélectionné par la rédaction
La vidéographie de Giuditta, le chant du cygne de Franz Lehár, probablement la plus aboutie de toutes les œuvres du compositeur austro-hongrois, est assez pauvre pour que l’on ne réjouisse pas, malgré ses limites vocales, de la réédition de cette représentation donnée en 2003 au festival de Mörbisch, grande époque de ce festival autrichien sous la direction artistique de Harald Serafin. Il n’en existe, sauf erreur, qu’un seul enregistrement, dans le marché parallèle américain, d’un film de 1970 avec Teresa Statas et Rudolf Schock.
Il est étonnant de constater que c’est la seule cuvée de cette œuvre dans l’histoire du festival autrichien. Probablement car aux limites entre opérette et opéra, elle exige deux chanteurs aux moyens considérables et une chorégraphie très élaborée pour la partie de ballet, qui a lieu dans le cabaret L’Alcazar au quatrième tableau. Ce défi n’est pas pour faire peur au festival de Mörbisch et dans de très beaux décors de Rolf Langenfass, la chorégraphie de Giorgio Madia offre un spectacle de night-club de grande classe dont «Meine Lippen Sie küssen so heiss», le numéro de Giuditta et highlight de l’opérette, est le clou.
Pour l’exigence vocale, on ne se situe pas vraiment au niveau de ce que certaines références de la discographie ont offert dans le passé: Gedda/Moser, Güdden/ Kmentt, et même les créateurs Novotná/Tauber. Le ténor iranien Mehrzad Montazeri, s’il n’a pas les moyens et le style d’un taubertenor, a du moins le charme et le timbre chaud qui lui permettent de se tirer des embûches du rôle d’Antonio. La soprano russe Natalia Ushakova chante constamment trop bas et ses aigus sont toujours obtenus à l’arraché. Mais les deux chanteurs ont le physique idéal pour rendre leurs incarnations crédibles dans la mise en scène très vivante et respectueuse de Gernot Friedel, Giorgio Madia et Volker Wahl. Le couple bouffe Anita/Pierrrino est chanté avec beaucoup de charme et d’efficacité scénique par Julia Bauer et Markus Heinrich. Tous les rôles utilitaires sont aussi parfaitement tenus: Manuele (Peter Uray), Antonio (Friedrich Schwardtmann) et le Général (Franz Robert Wagner).
Comme toujours à Mörbisch, il y a un certain nombre d’interpolations d’autres œuvres de Lehár (Eva, Wiener Frauen, Frasquita) ainsi que, pour le ballet, Danse des éventails et Fruits de mer d’Uwe Theimer (né en 1944), donnant lieu à l’irrésistible numéro de la «Danse des fruits de mer». La direction de Rudolf Bibl, à la tête de l’Orchestre du festival et de son Chœur, est extrêmement vivante et raffinée. Une des très belles archives du festival!
Olivier Brunel
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