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06/28/2016 Kurt Atterberg : Symphonie n° 3 en ré majeur, opus 10 «Västkustbilder» (*) – Fanal: Trois Nocturnes, opus 35 bis – Vittorioso, opus 58 Göteborgs Symfoniker, Neeme Järvi (direction)
Enregistré à Göteborg en public (20 novembre 1997 [*] et en studio (19-21 janvier 2015) – 62’23
Chandos 10894 – Notice en allemand, anglais et français
Sélectionné par la rédaction
Déjà le quatrième volume (voir le tout dernier paru l’an passé) pour l’intégrale des symphonies de Kurt Atterberg (1887-1974) que réalise, du haut de ses 79 ans, le vétéran et infatigable Neeme Järvi! Le chef estonien anime de son geste vigoureux un disque superbe qui réunit au moins deux œuvres parmi les meilleures d’Atterberg. On pourra certes préférer, ici et là, les détails et le raffinement d’un Ari Rasilainen (auteur de la première intégrale chez CPO dans les années 2000) dans les contrechants, mais force est de constater que l’élan narratif puissant de Järvi emporte tout sur son passage – bien aidé, il est vrai, par un Orchestre symphonique de Göteborg aux cuivres rutilants dans cet enregistrement live de 1997. On a là une excellente version de découverte, à compléter ensuite par la gravure CPO. On ne pourra en effet que vivement conseiller la découverte de la magnifique Troisième Symphonie «Tableaux de la côte occidentale», composée en 1916, qui n’a rien à envier au lyrisme teinté de douceur et de rêverie de Madetoja ou Sibelius, s’inspirant comme eux de la nature. C’est en effet suite à un voyage dans les îles de la côte sud-ouest de la Suède qu’Atterberg entama sa symphonie, composant les mouvements séparément. Le tout dernier d’entre eux vaut à lui seul l’achat de ce disque, tant sa péroraison finale impressionne par sa maîtrise et son inspiration mélodique. Là encore, on pense à quelques grands noms, tel Mahler.
Le disque se poursuit sur les chapeaux de roue avec les Trois Nocturnes tirés de l’opéra Fanal, créé en 1934. La scansion irrésistible du premier mouvement emporte tout sur son passage, dévoilant sa mélodie envoûtante. Le deuxième nocturne est tout autant inspiré, mais le tout dernier choisi par Atterberg se révèle peut-être un rien plus décevant. Une autre curiosité nous est donnée avec le mouvement symphonique Vittorioso (1962). Il s’agit en réalité du dernier mouvement de la Septième Symphonie (1926) qu’Atterberg abandonna avant de le retravailler dans la dernière partie de sa vie. C’est peut-être là la seule faiblesse de ce disque, le compositeur s’y montrant inégal, parfois sirupeux tout en dévoilant quelques bonnes idées. Gageons que les heureux détenteurs de ces gravures auront déjà écouté en boucle la symphonie et les trois nocturnes, véritables plats de résistance de l’ensemble.
Florent Coudeyrat
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