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06/26/2016
Antonio Vivaldi : Concertos pour violon «La Cetra», opus 9
L’Arte dell’Arco, Federico Guglielmo (violon solo et direction)
Enregistré en l’église de Santa Maria in Vanzo, Padoue (14-18 juillet 2014) – 106’01
Album de deux disques Brilliant Classics 95046 – Notice (en anglais et en italien) de Federico Guglielmo et Giovanni Lazzaro





Antonio Vivaldi : Il cimento dell’armonia e dell’inventione, opus 8
L’Arte dell’Arco, Pier Luigi Fabretti (hautbois solo), Federico Guglielmo (violon solo et direction)
Enregistré en l’abbaye di Carceri d’Este, Padoue (19-21 et 27-29 juin 2014) – 108’45
Album de deux disques Brilliant Classics 95045 – Notice (en anglais et en italien) de Federico Guglielmo et Giovanni Lazzaro





The Complete Viola d’Amore Concertos
Antonio Vivaldi : Concertos pour viole d’amour en ré majeur RV 392, en ré mineur, RV 393, en fa majeur, RV 97, en ré mineur, RV 394, en ré mineur, RV 395, en la majeur, RV 396, en la mineur, RV 397, et en ré mineur, RV 540

Hopkinson Smith (luth), Ars Antigua, Rachel Barton Pine (viole d’amour et direction)
Enregistré au Nichols Hall, Institut de musique de Chicago (15-16 novembre 2011 [RV 392, RV 395], 1er, 2 et 8 juillet et 27 août 2014) – 79’11
Cedille 90000 159 – Notice (en anglais) de Paul. V. Miller





Antonio Vivaldi : Concertos en fa majeur, RV 569, en si mineur, opus 3 n° 10, RV 580, en sol mineur «per l’orchestra di Dresda», en mi mineur, opus 3 n° 4, RV 550, en fa majeur, RV 574, et en ut majeur, RV 537 – La verità in cimento RV 739: Sinfonia
Les Violons du Roy, Mathieu Lussier (direction)
Enregistré dans la salle Raoul Jobin du Palais Montcalm, Québec (juin 2015) – 58’49
ATMA Classique ACD22602





Antonio Vivaldi : Concertos pour basson en ut, RV 474, en fa, RV 488, en si bémol, RV 501 «La notte», en ut, RV 477, en la mineur, RV 497, et en ut, RV 467
Gustavo Núnez (basson), Academy of St Martin in the Fields, Tomo Keller (premier violon)
Enregistré au St John’s Smith Square (avril 2015) – 59’35
Pentatone PTC 5186539





Compte tenu de la multiplicité des concertos composés par Antonio Vivaldi (1678-1741), il est normal de voir paraître avec une certaine régularité des disques qui leur sont consacrés: en voici d’ailleurs cinq nouveaux, d’un intérêt somme toute assez variable.


Federico Guglielmo (né en 1968) a déjà prouvé ses affinités avec la musique d’Antonio Vivaldi au travers de deux disques aux qualités indéniables (qu’il s’agisse du recueil La Stravaganza ou de celui des Concertos de l’Opus 7). Le voici qui récidive à la tête de l’ensemble L’Arte dell’Arco pour ces quatre disques au sein desquels figurent les inévitables Quatre Saisons. Commençons d’ailleurs par elles pour dire combien cette version est sans grand intérêt, confrontées il est vrai à une concurrence d’une richesse incomparable et des plus solides. L’ensemble souffre d’une affectation assez fréquente (le troisième mouvement du Printemps, les deuxième et troisième mouvements de L’Automne) ou de certains traits excessifs (le premier mouvement de L’Automne). C’est dommage car, même si le clavecin s’avère un tout petit peu intrusif de temps à autre, certains mouvements sont enthousiasmants comme l’est par exemple le premier de L’Eté. Pour le reste de ce double disque, on s’attachera davantage aux deux concertos pour hautbois, tenu avec adresse par Pier Luigi Fabretti, qui possèdent tout le sel de la musique de Vivaldi. Plus intéressant à notre sens, le très beau double disque consacré au recueil dit La Cetra, qui rassemble douze concertos pour violon (l’un d’entre eux étant même dédié à deux violons solos) dans le cadre d’un recueil publié à Amsterdam en 1727 et dédié à Charles III de Habsbourg («Consacrati alla Sacra Cesarea Cattolica Real Maestà di Carlo VI Imperatore»). La délicatesse et les accents propres aux compositions d’Antonio Vivaldi sont évidentes dès le premier Allegro du Concerto RV 181a. On les retrouve avec joie dans un sublime (bien que bref, 1’15 seulement...) Largo du Concerto RV 359, merveille de couleurs et de simplicité harmonique, et des mouvements où domine la frénésie, la folie et le sentiment d’une course poursuite entre instrumentistes (citons le Presto du Concerto RV 358, l’Allegro non molto du Concerto RV 263a ou le dernier mouvement du Concerto RV 198a). Quelques petites déceptions néanmoins avec certaines fins de phrases un peu trop appuyées ou certaines fins de mouvements un rien artificielles: pour autant, une très belle version d’un recueil qui enrichira les discothèques vivaldiennes avec éclat!


Comme l’illustre parfaitement le tableau de Jan Kupecký (1667-1740) qui orne la jaquette de ce disque, la viole d’amour est un instrument de la famille des violons qui possède de six à quatorze cordes, dont la caractéristique principale est de se diviser en deux rangs superposés, les cordes en boyau cachant des cordes généralement en métal, ces dernières surnommées «cordes sympathiques», qui ne vibrent que par l’action de l’instrumentiste sur les cordes du dessus. Rachel Barton Pine (née en 1974) nous livre ici en un disque l’intégrale des concertos que Vivaldi a composés pour cet instrument, le Prêtre roux ayant également recours à cet instrument pour accompagner un air de Servilia dans Tito Manlio ou à la fin du Nisi Dominus. Précisons immédiatement que cet enregistrement éclipse l’ancien recueil réalisé en janvier 1961 par Günther Lemmen (sous la direction de Jean-François Paillard) et les versions de quelques concertos isolés (par exemple le Concerto RV 395 joué par Philippe Couvert dans un disque jadis paru aux éditions Pierre Verany). Une fois encore, on reconnaît dès la première seconde les sonorités vivaldiennes comme cet Allegro conclusif du Concerto RV 392 ou ce Largo - Allegro du Concerto RV 97 qui allie savamment les couleurs des hautbois, cors, cordes et donc de la viole d’amour. Dommage que Rachel Barton Pine ne fasse pas preuve d’une plus grande fantaisie dans son jeu! De même, le Largo du Concerto RV 394 manque singulièrement de couleurs et l’Allegro conclusif du Concerto RV 97 s’avère certes bien joli mais souffre d’un jeu parfois besogneux. Pour se réconcilier, si tant est que cela soit nécessaire, avec Vivaldi, on recommandera l’écoute du superbe Largo du Concerto RV 397, mélancolique à souhait, bénéficiant de couleurs à la fois pleines et simples. Un disque à mi-chemin donc, mais qui revêt donc surtout un intérêt musicologique; qui souhaite une version plus convaincante musicalement ira droit chez l’incontournable Fabio Biondi dont l’intégrale des concertos pour viole d’amour s’avère globalement meilleure (Warner).


Dans ce deuxième disque en commun, Mathieu Lussier (né en 1973) dirige Les Violons du Roy dans un florilège de concertos de Vivaldi qui font la part belle à quelques pages des plus truculentes. Si l’intention est louable et le résultat globalement assez bon, ce disque bute sur un écueil de taille: l’existence du génial disque «I Concerti di Dresda» réalisé par l’Orchestre baroque de Fribourg dans l’«Edition Vivaldi» réalisée chez Naïve. A côté de leurs voisins germaniques, les Concertos RV 569, RV 574 et RV 577 font un peu pâle figure, n’ayant ni la truculence (en dépit d’un très beau troisième mouvement pour le Concerto RV 569) ni l’emportement du Concerto RV 577, ce dernier pâtissant d’un premier mouvement peu convaincant. Pour le reste, on oscille entre quelques déceptions (des fins de mouvement parfois trop appuyées et brisant l’élan naturel dont on avait bénéficié jusque-là), de franches déconvenues (le Concerto RV 537 pour deux trompettes, joué ici avec une platitude assez étonnante) et de bonnes surprises comme ce très beau concerto pour quatre violons (le Concerto RV 550) ou le dernier mouvement du Concerto RV 577 aux très belles sonorités et à la vivacité communicative.


Enfin, actuellement premier basson solo de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Uruguayen Gustavo Núnez (né en 1965) nous livre un très beau disque consacré à plusieurs concertos composés par Vivaldi à l’adresse de cet instrument. Sans faire double emploi avec deux récents enregistrements réalisés par le bassoniste italien Sergio Azzolini (voir ici et ici), puisque le présent disque comprend trois concertos qui ne figurent pas chez son concurrent, ce recueil témoigne avant tout de la manière dont des bassonistes «classiques» et non «baroqueux» peuvent aujourd’hui interpréter la musique de Vivaldi. Et elle est bien évidemment excellente! Le sommet du disque réside sans conteste dans le Concerto RV 474, empli de joie et de légèreté, idéalement accompagné par l’Academy de St. Martin in the Fields. Excellente version également du Concerto RV 501 «La notte», dont le dernier mouvement mérite l’audition prioritaire davantage grâce à l’accompagnement des cordes que grâce à la stricte prestation du soliste. La technique de Núnez est absolument irréprochable (quel art du détaché dans l’Allegro conclusif du Concerto RV 488!) et l’accompagnement nous permet de nous souvenir, même si elle est moins sous le feu des projecteurs que par le passé, que l’Academy de St. Martin in the Fields est un excellent ensemble dans le répertoire baroque. Il suffit d’écouter l’Allegro molto ouvrant le Concerto RV 497 pour comprendre qu’on tient là un excellent disque qui ne pourra que séduire l’auditeur.


Le site de Rachel Barton Pine
Le site des Violons du Roy
Le site de l’Academy de St Martin in the Fields


Sébastien Gauthier

 

 

 

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