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11/27/2000 Jean-Sébastien Bach : Concertos Brandebourgeois n° 3 et 5 Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3
Josepf Niedermayr (flûte), Willi Bokovsky (violon) Wilhelm Furtwängler (piano et direction) EMI « Festpieldokumente » (2 CD)
Nos oreilles habituées depuis plusieurs années aux ensembles baroques, au travail de William Christie, Marc Minkowski, Ton Koopman ou John Eliot Gardiner et, aussi, à des prises de son modernes, ont, avouons-le, beaucoup de mal à simplement « entrer en écoute », si l’on peut dire, dans cet enregistrement réalisé en 1950. L’Orchestre Philharmonique de Vienne semble faire de son mieux mais n’arrive pas à se départir d’une impression de lourdeur, d’épaisseur. Le Cinquième Concerto est surtout l’occasion d’entendre l’un des deux témoignages de Furtwängler au piano (l’autre étant des lieder de Wolff avec Schwartzkopf toujours pas réédités par EMI). Son toucher extraordinaire, son sens des nuances nous fait regretter de ne pas en posséder plus ! Mais sa tendance à étirer démesurément le tempo sans qu’un contrepoint clairement affirmé vienne structurer l’ensemble contribue à « romantiser » Bach à l’excès. Même avec beaucoup d’effort, nos oreilles ont du mal à s’y faire. L’ »Eroica », enregistrée au cours du même concert, est une très belle version, comme on pouvait s’y attendre, mais on possède d’autres enregistrements de meilleure qualité sonore. Ce coffret d’inédits à la qualité sonore précaire (les sources sont des bandes privées) ajoute peu à la gloire du chef allemand. On se précipitera, par contre, sur la réédition du Freischütz de Weber enregistré à Salzbourg en 1954 dans de très bonnes conditions techniques (la seule captation stéréo dont on dispose pour Furtwängler) et qui fait partie des références absolues de l’œuvre. Philippe Herlin
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