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05/01/2016 Ernst von Gemmingen : Concertos pour violon n° 3 en ré majeur et n° 4 en la majeur (*)
François-Joseph Gossec : Symphonie en ré majeur, opus 6 n° 2 (**) Kolja Lessing (violon), Münchner Rundfunkorchester, Ulf Schirmer [*], Sebastian Weigle [**] (direction)
Enregistré au Studio 1 de la Radio de Munich (12-14 mars 2014 [*] et 24 mars 2015 [**]) – 68’25
CPO 777-866-2 – Notice en anglais et allemand
Sélectionné par la rédaction
Parmi la pléiade de compositeurs totalement inconnus que CPO nous fait découvrir année après année, Ernst von Gemmingen (1759-1813) figure en bonne place, et ce malgré un tout premier volume paru en 2012 consacré à ses deux premiers concertos pour violon, composés dans les années 1790. On retrouve les mêmes interprètes pour ce qui constitue, bien évidemment, des premières mondiales, cette fois autour des deux derniers concertos de ce compositeur allemand qui fit l’essentiel de sa carrière musicale à Heilbronn, ville libre de l’Empire jusqu’en 1803, idéalement située entre Mannheim et Stuttgart. Dans ces deux œuvres composées en 1800 et 1802, Gemmingen affiche sa dette envers les deux géants viennois Haydn et Mozart, empruntant la vivacité rythmique de l’un et le raffinement orchestral (aux vents notamment) de l’autre. Si la direction d’Ulf Schirmer manque parfois d’imagination et de surprises, on se délecte pour autant de son attention aux détails, du respect des équilibres entre les pupitres et de sa respiration harmonieuse. Pour l’électricité, on se concentrera sur le violon investi de Kolja Lessing (né en 1961, également reconnu en tant que pianiste), aux attaques sèches et à l’élan irrépressible.
Si l’on pourra se laisser séduire par le charme indéniable de ces deux œuvres, ce disque vaut surtout par son complément dirigé, cette fois, par l’excellent Sebastian Weigle. Le directeur général de la musique de l’Opéra de Francfort illumine de son geste agile et véloce cette symphonie de jeunesse de François-Joseph Gossec (1734-1829), tout en gardant lui aussi une lisibilité très à propos. Son sens de la transparence et de l’élégance fait merveille tant on se surprend à prendre un plaisir constant au raffinement délicieux du compositeur français, très inspiré ici. Un complément à écouter en priorité, véritable «must» de cet enregistrement réussi.
Florent Coudeyrat
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