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03/13/2016
Weihnachtsoratorium
Johann Sebastian Bach (musique), John Neumeier (chorégraphie, costumes et lumières), Julian Prégardien (Evangelist), Mélissa Petit (soprano), Katja Pieweck (contralto), Manuel Günther (ténor), Wilhelm Schwinghammer (basse), Chor der hamburgischen Staatsoper, Eberhard Friedrich (chef de chœur), Philharmonisches Staatsorchester Hamburg, Alessandro De Marchi (direction musicale), Lloyd Riggins (A Man), Anna Laudere (The Mother), Carsten Jung (Her Husband), Karen Azatyan (A Shepherd), Silvia Azzoni, Alexandr Trusch (Angels), Hamburg Ballett, Ferdinand Wögerbauer (décors), Thomas Grimm (réalisation)
Enregistré à Hambourg (décembre 2014) – 168’ (+ bonus 12’)
C Major Blu-ray 732804 (ou deux DVD 732708) – Son PCM Stereo/DTS 5.1 – Format NTSC 16:9 – Region 0 – Sous-titres en allemand, anglais, français, coréen et japonais





Une des chorégraphies les plus célèbres et anciennes de l’Américain basé en Allemagne John Neumeier est celle de la Passion selon saint Matthieu, qu’il avait réalisée pour être dansée en l’église Sankt-Michaelis de Hambourg en 1981, suivie en 1987 par un Magnificatde grande réputation.


Neumeier avait chorégraphié en 2007 les trois premières cantates de l’Oratorio de Noël pour le Ballet de Hambourg. La chorégraphie de 2013, qui est l’objet de cet enregistrement réalisé au Staatsoper fin décembre 2014, est un tout nouveau ballet utilisant les six cantates de l’oratorio. Elle ne se situe pas au même niveau que celles de la Passion selon saint Matthieu et du Magnificat. Elle n’illustre pas la Nativité de façon littérale et les personnages suggérés sont un homme, la mère, son mari, un pasteur, des anges. Les Rois mages et le Roi Hérode sont plus clairement définis, et ce n’est qu’à partir de la quatrième cantate que la chorégraphie semble davantage coller au récit biblique, avec les fureurs d’un roi Hérode particulièrement véhément et la fuite en Egypte à grand renforts de valises. L’enfant est symbolisé par une chemise que la mère transporte, plie et déplie.


Le personnage principal, un homme, est dansé par Lloyd Riggins, un assistant du chorégraphe au Ballet de Hambourg. C’est plus par son interview donnée en bonus que par celle de Neumeier que viennent les clés pour comprendre cette chorégraphie pas toujours très claire dans ses intentions. Un homme accompagne le déroulement de l’action, un vagabond au long manteau jouant de l’harmonica et promenant un petit sapin, qui semble chercher au moment de Noël un peu de chaleur humaine dans une action qui se déroule indépendamment de lui. Tout est plus allusif que clair et Neumeier explique ici «porter la musique de Bach au théâtre, dans un lieu où sont rassemblés pour quelques heures des gens de culture et de religions différentes».


Sur le strict plan de la danse, comme toujours le travail chorégraphique est admirable. Il l’est plus dans les ensembles que dans les soli et duos et on retiendra particulièrement de cette fresque les chœurs jubilatoires que sont les débuts de cantates, particulièrement le beau chœur d’entrée «Jauchzet, frohlocket», repris à la fin du ballet à la place du choral final, et «Herrscher des Himmels». Celui des Cantate IV («Fallt mir Danken») et V («Ehre sei dir, Gott, gesungen») sont admirables de pureté dans les lignes de danse. Quelques belles idées parsèment la pièce, comme celle du duo de sopranos en écho «Flosst, mein Heiland», dansé sur deux plans avec un arrière-plan en ombres chinoises.


Le luxe est d’avoir pour la représentation scénique des solistes qui chantent à l’avant-scène, tous excellents, particulièrement le ténor Julian Prégardien (L’Evangéliste) et l’alto Katia Pieweck, avec une réserve pour la basse Wilhelm Schwinghammer, un peu dépassé par la rythmique des ornements de ses airs. L’Orchestre philharmonique de Hambourg (une fraction baroque) et le Chœur de l’Opéra de Hambourg sont pour l’occasion très bien dirigés par Alessandro De Marchi.


Olivier Brunel

 

 

 

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