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03/13/2016 La Fille mal gardée Natalia Osipova (Lise), Steven McRae (Colas), Philip Mosley (Widow Simone), Christopher Saunders (Thomas), Paul Kay (Alain), Ballet of the Royal Opera House, Orchestra of the Royal Opera House, Barry Wordsworth (direction musicale), Louis Joseph Ferdinand Hérold (musique, arrangée par John Lanchbery), Frederick Ahston (chorégraphie, d’après Jean Dauberval), Sir Osbert Lancaster (décors et costumes), John B. Read (lumières), Ross MacGibbon (réalisation)
Enregistré en public au Royal Opera House, Covent Garden, Londres (5 mai 2015) – 110 (+ bonus 14’)
Opus Arte Blu-ray OA BD7187D (ou DVD OA 1196)– Dolby Stereo/DTS Surround – Format NTSC 16:9 – Region 0 – Livret en anglais, français et allemand
A l’occasion de la réédition sur DVD de La Fille mal gardée, charmant ballet-comédie dont le scénario d’un amour contrarié pour un mariage de raison est vieux comme le monde, dans la chorégraphie de Frederick Ashton par le Royal Ballet avec Marianela Nunez (Lise) et le danseur principal cubain Carlos Acosta (Colas), on en a dressé la vidéographie disponible (voir ici).
La version la plus récente et qui bénéficie désormais de la technologie du Blu-ray disc a été enregistrée au Royal Opera House de Covent Garden le 5 mai 2015 et a été diffusée dans les cinémas du monde occidental, avec à l’entracte une interview très anglaise, autour d’une tasse de thé, de la grande interprète du rôle de Lisa, Lesley Collier, par la danseuse Darcey Bussell, que l’on retrouve dans les bonus du disque (voir ici). Ashton avait reconstitué en 1960 pour le Royal Ballet cette chorégraphie du XVIIIe siècle, version devenue une référence car de nombreux théâtres l’ont utilisée, dont le Ballet de l’Opéra de Paris qui le présente très régulièrement (voir ici). La chorégraphie très distrayante et parfaite pour tous publics comporte quelques numéros très célèbres dont le Pas de deux au ruban ou encore la Danse des sabots.
Hélas! cette distribution ne fait pas oublier la version précédente dans laquelle Nunez et Acosta donnaient un frémissement latin très salutaire à cette esthétique très bonbon anglais. La Russe Natalia Osipova, ex-danseuse du Bolchoï passée au Royal Ballet, a certes une technique époustouflante et une énergie parfaite pour le rôle de Lisa mais un rien de froideur et de distance qui la font passer à côté du charme et de la fraîcheur du rôle. Dans son interview, Lesley Collier, créatrice du rôle dans cette chorégraphie, outre de succulents souvenirs d’Ashton, avoue la difficulté de transmettre à cette impeccable ballerine la spécificité très anglaise des ports de bras et pliés de cette chorégraphie. De même, Steven McRae, dont les sauts, les portés, la technique sont superlatifs, paraît très à distance de son rôle de Colas, à qui il manque tout simplement le charme. En Veuve Simone, Philip Mosley surjoue un rôle déjà périlleux et sa Danse des sabots ressemble plus à un numéro de claquettes qu’à la danse paysage du Lancashire qu’avait imaginée Ashton. En revanche, Paul Kay donne au rôle si benêt d’Alain une humanité qui lui est souvent refusée dans la caricature. Excellente prestation de l’Orchestre du Royal Opera sous la direction de Barry Wordsworth pour cet arrangement de la partition squelettique de Ferdinand Hérold par John Lanchbery, qui y a interpolé nombre d’emprunts à Donizetti, Rossini et Ignace Pleyel.
Olivier Brunel
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