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02/20/2016
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano et orchestre n° 1, opus 1
Igor Stravinski : Capriccio pour piano et orchestre
Rodion Chédrine : Concerto pour piano n° 2

Denis Matsuev (piano), Orchestre du Théâtre Mariinsky, Valery Gergiev (direction)
Enregistré en public à Saint-Pétersbourg (16 novembre 2014 [Rachmaninov], 6 et 7 avril 2015) – 66’25
SACD hybride Mariinsky MAR0587 – Notice de présentation en français, allemand, anglais et russe





Serge Rachmaninov : Concertos pour piano et orchestre n° 1, opus 1, n° 2, opus 18, n° 3, opus 30, et n° 4, opus 40 – Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43
Lise de la Salle (piano), Philharmonia Zürich, Fabio Luisi (direction)
Enregistré en public à l’Opernhaus et à la Tonhalle, Zurich (2013-2015) – 150’52
Album de trois disques Philharmonia Rec PHR 0104 – Notice de présentation en français, allemand et anglais





Serge Rachmaninov : Concertos pour piano et orchestre n° 1, opus 1 [1], n° 2, opus 18 [2], n° 3, opus 30 [3], et n° 4, opus 40 [4] – Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43 [5] – Suite pour deux pianos n° 1 (Fantaisie-Tableaux), opus 5 (version pour piano seul) [6]
Sequeira Costa (piano), Royal Philharmonic Orchestra, Christopher Seaman (direction)
Enregistré en 1991 [5], 1993 [2, 4] et 1994 [1, 3, 6] – 51’29, 60’17 et 70’24
Claudio Records CB6026-2, CB6027-2 et CB6028-2 – Notice de présentation en anglais


                 
                      


Piliers du répertoire du XXe siècle musical, les Concertos pour piano de Serge Rachmaninov (1873-1943) – du moins les trois premiers d’entre eux – demeurent une matière discographique choyée par les pianistes (lire, par exemple, ici).


Dans le Premier Concerto qu’il enregistre avec le bouillonnant Gergiev, Denis Matsuev (né en 1975) ne transige pas avec les décibels. Le Vivace initial claque comme une vague dans la rade de Brest. On apprécie, en effet, la vigueur du toucher – jamais prise en défaut –, qui ne va pas sans un certain manque d’émotion. L’Andante donne, quant à lui, l’occasion d’admirer la suavité de la frappe – toujours aussi bodybuildée mais d’une netteté appréciable (que rehausse la remarquable prise de son SACD) et dont on a déjà vanté l’opulence dans ce répertoire (lire, par exemple, ici). L’Allegro vivace confirme le constat d’excellence froide, qui reste le même que celui établi à l’écoute de l’enregistrement – réalisé par la même équipe et pour le même label – du Troisième Concerto et des Variations sur un thème de Paganini (lire ici). Le disque est complété par un intense Capriccio de Stravinski, où la découpe précise du clavier profite grandement à l’écriture rythmique de l’œuvre, et par le Deuxième Concerto de Chédrine, enregistré en hommage à sa dédicataire récemment disparue (la ballerine Maïa Plissetskaïa, épouse du compositeur) et qui séduit davantage encore... jusque dans le jazzy du final.


Lise de la Salle (née en 1988) offre, quant à elle, l’intégrale des Concertos de Rachmaninov. Si son geste – vif et léger – ne démérite nullement, il peine à laisser une empreinte forte. Alors que le Premier Concerto se fait vibrant et précis mais connaît d’inutiles tonitruances, le Deuxième s’écoule finement (tout comme le probe Quatrième) mais lisse à l’excès le propos. Incontestablement maîtrisé, le Troisième Concerto est à l’inverse rempli d’originalités rythmiques (malgré un tempo assez mesuré) et de traits innovants (au piano comme dans l’orchestre zurichois): il peut constituer une intéressante version de complément – dans une discographie pourtant très riche. L’accompagnement en technicolor de Fabio Luisi noie parfois les thèmes dans les décibels ou dans des notes trop longtemps tenues. Il réjouit toutefois par son investissement et sa bonhomie, sans éviter ni quelques temps morts ni certains climats trop pâles – le prix à payer pour des captations réalisées sur le vif? L’album est logiquement complété par des Variations sur un thème de Paganini aussi réussies au clavier qu’elles souffrent d’un surcroît de boursouflure dans la baguette.


Autre intégrale enfin, celle rééditée par l’éditeur anglais Claudio, en trois disques vendus séparément: le pianiste portugais Sequeira Costa (né en 1929) y interprète (au début des années quatre-vingt-dix) un Rachmaninov au geste élégant et sobre. Un geste qui donne de la clarté au Troisième Concerto mais ne compense pas les faiblesses de la partition dans le Quatrième. De facture classique, le Premier Concerto manque tout de même de souffle, alors que le Deuxième présente peu d’intérêt... et un dernier mouvement lourdingue et bien trop lent. Tant en raison d’un orchestre à la sonorité très ordinaire que d’un accompagnement sans trahison ni grande inspiration, la direction de Christopher Seaman se révèle d’une regrettable platitude. Bref, une réédition qui ne vaut que pour l’interprétation subtile de la version pour piano seul de la plutôt rare Fantaisie-Tableaux – avec, en prime, de merveilleuses «Larmes».


Le site de Lise de la Salle
Le site de Denis Matsuev


Gilles d’Heyres

 

 

 

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