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01/15/2016 Johann Strauss : Der Zigeunerbaron Peter Edelmann (Graf Peter Homonay), Heinz Zednik (Conte Carnero), Harrie van der Plas (Sándor Bárinkay), Martina Serafin (Saffi), Brigitte Pinter (Czipra), Helmut Berger-Tuna (Kálman Zsupán), Romana Noack (Arsena), Mirjana Irosch (Mirabella), Andreas Schagerl (Ottokar), Konrad Huber (Pali), Fritz Halwax (István), Ballett und Statisterie der Seefestspiele Mörbisch, Chor der Seefestspiele Mörbisch, Bernhard Schneider (chef de chœur), Symphonie-Orchester Burgenland, Rudolf Bibl (direction musicale), Heinz Marecek (mise en scène, conception des décors), Rolf Langenfass (décors et costumes), Georg Gesler (chorégraphie), Friedrich Rom (lumières), Anton Reitzenstein (réalisation)
Enregistré en public à Mörbisch (2000) – 130’
VideoLand Klassik VLMD 006 – Son Stereo Dolby – Format 4:3 NTSC – Region Code: 0 – Sous-titres en anglais, français, italien, espagnol et japonais
Sélectionné par la rédaction
Est-ce pour effacer le souvenir de sa production de 2011 mise en scène par Brigitte Fassbaender de façon un peu outrée avec une distribution très inégale que le festival autrichien d’opérettes de Mörbisch am See publie aussitôt après le film de celle de 2000 réalisée par Heinz Marecek qui lui est en tous points supérieure?
Le Baron tzigane, un des titres préférés de ce festival, est une opérette parfaite dont le juste équilibre entre parties parlées, airs, dont un certain nombre de grandes réussites, et ensembles en font un des trésors de l’opérette viennoise. Le livret adapte une nouvelle hongroise de Mór Jókai à l’intrigue romantique et bien ficelée, dont Johann Strauss fit un ouvrage qui, rapidement programmé par des maisons d’opéra, dépassa rapidement le cadre de la simple opérette.
Deux qualités pour ce cru 2000. La mise en scène de Heinz Marecek prend le livret au pied de la lettre dans des décors sages mais évocateurs de Rolf Langenfass et ne va pas comme onze ans plus tard Brigitte Fassbaender et ses décorateurs rechercher des solutions extrêmes en quête du trésor ou accumuler des poncifs de vulgarité autour du personnage de Zsupán, le marchand de cochons. La chorégraphie de Georg Gesler est sobre et efficace. Et la distribution est impeccable, avec la formidable Martina Serafin qui chante Saffi, la fiancée tzigane de Sándor. Sa mère, la sorcière Czipra, est campée à merveille par Brigitte Pinter et Romana Noack est exquise dans le rôle d’Arsena, la fille du porcher. Peter Edelmann est un comte Homonay de grande classe et le plus surprenant de cette distribution est le ténor autrichien Heinz Zednik, le Mime de la Tétralogie de Patrice Chéreau à Bayreuth, qui donne au comte Carnero une dimension plus humaine que burlesque. La direction de Rudolf Bibl est parfaite et donne à cette opérette de grande qualité toute sa saveur sans jamais verser dans l’excès.
Une fois de plus, on déplore la pauvreté des livrets qui accompagnent ces DVD du festival de Mörbisch publiés par VideoLand Klassik, compte tenu de leur prix assez élevé. Même l’année de la production ne figure nulle part dans ces feuillets. On tient donc une référence vidéo pour la scène à mettre en concurrence avec le film réalisé en studio et en playback pour la télévision par la firme munichoise Unitel en 1975 (Deutsche Grammophon), dont les scènes d’extérieur tournées en Hongrie et la distribution sont irrésistibles. Ce film, habilement réalisé comme un flashback du récit du comte Carnero, marquait les débuts absolus dans le rôle-titre du ténor Siegfried Jerusalem, alors bassoniste de l’Orchestre de la Radio de Stuttgart, qui remplaçait au pied levé Franco Bonisolli. Il est entouré par une distribution ahurissante: Janet Perry, Martha Mödl, Wolfgang Brendel, Ellen Shade et même Ivan Rebroff dans le rôle bouffe de Kálmán Zsupán, le marchand de porcs.
Olivier Brunel
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