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01/10/2016
«Lagrime Mie»
Arcangelo Corelli : Concerto grosso «Fatto per la notte di Natale», opus 6 n° 8
Barbara Strozzi : Diporti di Euterpe, opus VII: «Lagrime mie, a che vi trattenete?»
Francesco Geminiani : Concerti grossi: «Follia»
Claudio Monteverdi : L’Orfeo: «Vi ricorda o boschi ombrosi» – Madrigali guerrieri et amorosi: «Combattimento di Tancredi e Clorinda»
Henry Purcell : The Fairy Queen: Chaconne – Dido and Aeneas: «Thy hand, Belinda... When I am laid in earth»
Giambattista Martini : Concerto a quattro pieno en ré majeur
Georg Friedrich Haendel : Rinaldo, HWV 7: «Lascia ch’io pianga»
Anna Caterina Antonacci (soprano), Accademia degli Astrussi, Federico Ferri (direction)
Enregistré au Teatro communale, Bologne (21 décembre 2010) – 72’19
Concerto Classics CNT 2094
 Sélectionné par la rédaction
Le soprano italien Anna Caterina Antonacci a donné lors des quelques dernières saisons partout en Europe quelques programmes de musique baroque italienne mis en espace («Era la notte») avec un ensemble orchestral, dont la part du lion était toujours consacrée à Monteverdi. Ce programme intitulé «Lagrime mie», qui associe au Seicento italien les compositeurs Purcell et Haendel, réalisé avec l’excellent ensemble Accademia degli Astrussi dirigé par Federico Ferri et enregistré au Teatro Communale de Bologne en 2010, est tout à fait dans cet esprit et de la même qualité.
Tout dans ce programme est admirable. Autant la partie purement concertante constituée du Concerto grosso «Pour la nuit de Noël» de Corelli que la «Follia» extraite des Concerti grossi de Geminiani et le Concerto a quattro pieno en ré majeur de Giambattista Martini, que Federico Ferri détaille avec beaucoup de finesse et précision à la tête de l’Accademia degli Astrusi, ensemble que ce violoncelliste a fondé à Bologne en 2007. Que la partie vocale au programme très élaboré, dans laquelle on peut admirer l’art dramatique d’Anna Caterina Antonacci dans des pièces aussi variées que le «Lascia ch’io pianga» de Haendel, qu’elle chante avec énormément d’intensité, que la poignante lamentation de Didon de Purcell (précédée par la Chaconne de The Fairy Queen).
Mais ce sont certainement les deux extraits de Monteverdi qui font tout le prix de ce programme. Autant dans «Vi ricorda o boschi ombrosi» de L’Orfeo que dans «Le Combat de Tancrède et Clorinde», Antonacci fait preuve de talents de tragédienne qu’on lui connaît dans des rôles beaucoup plus lourds, déploie des trésors d’agilité et de virtuosité vocale et fait montre d’un timbre toujours aussi pur sur lequel les ans n’ont pas l’air d’avoir prise. Le lamento «Lagrime mie» de Barbara Strozzi, qui donne son titre à l’album, extrait de Diporti di Euterpe, est aussi un des moments de grâce de ce programme hautement recommandable.
Olivier Brunel
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