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01/07/2016 «Monique de La Bruchollerie. 100th Anniversary Edition from Family Archival Recordings»
Ludwig van Beethoven: Concertos pour piano n° 4, opus 58 [1], et n° 5 «L’Empereur», opus 73 [2] – Sonates pour piano n° 8 «Pathétique», opus 13 [3], n° 30, opus 109 [4], et n° 31, opus 110 [5] – Ecossaises en mi bémol majeur, WoO 86 [6]
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Concerto pour piano n° 1, opus 23 [7]
Serge Rachmaninov: Concerto pour piano n° 3, opus 30 [8]
Frédéric Chopin: Concerto pour piano n° 2, opus 21 [9] – Sonate pour piano n° 3, opus 58 [10] – Barcarolle, opus 60 [11] – Fantaisie en fa mineur, opus 49 [12] – Ballade n° 4, opus 52 [13] – Valses, opus 34 n° 2 [14], opus 42 [15], opus 64 n° 1, opus 69 n° 2, opus 70 n° 1 et n° 3 et en mi mineur, opus posthume [14] – Mazurkas opus 7 n° 3 et opus 63 n° 3 [16]
Camille Saint-Saëns: Concerto pour piano n° 5 «Egyptien», opus 103 [17] – Etudes de concert, opus 111: 6. Toccata [18]
César Franck: Variations symphoniques, M. 46 [19]
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 20, K. 466 [20], et n° 23, K. 488 [21] – Sonate pour piano n° 14, K. 545 [22]
Domenico Scarlatti: Sonates K. 9 et K. 20 [23]
Joseph Haydn: Sonates pour piano n° 48, Hob.XVI:35 [24], et n° 53, Hob.XVI:34 [25]
Johann Sebastian Bach: Concerto pour clavier n° 1, BWV 1052 [26] – Concerto pour orgue, BWV 596 [27] – Freuet euch, ihr Christen alle, BWV 40 n° 8 (arrangement Isidore Philipp) [28]
Claude Balbastre: Romance en ut majeur [29]
Muzio Clementi: Sonate pour piano, opus 26 n° 3 [30]
Franz Schubert: Valses, D. 365 n° 19 et n° 20 (arrangement Isidore Philipp) [31] – Valses sentimentales, D. 779, et Valses nobles, D. 969 [32]
Felix Mendelssohn: Andante et Rondo capriccioso, opus 14 [33] – Romances sans paroles «Chanson de printemps», opus 62 n° 6 [34], et «La Fileuse», opus 67 n° 4 [35]
Johannes Brahms: Valses, opus 39 n° 2 et n° 6 [36]
Robert Schumann: Carnaval, opus 9 [37] – Sonate pour piano n° 1, opus 11 [38] – Arabesque, opus 18 [39]
Serge Prokofiev: Sonate pour piano n° 3, opus 28 – Toccata, opus 11 [40]
Manuel de Falla: Danza ritual del fuego [40]
Jacques Ibert: Histoires: «Le Petit Ane blanc» [41]
Louis-Claude Daquin: Premier Livre de Pièces de clavecin (Troisième Suite): 1. «Le Coucou» [42]
Heitor Villa-Lobos: A prole do bebê, W 140: 7. «O polichinelo» [43]
Karol Szymanowski: Thème varié, opus 3 [44]
Béla Bartók: Rondo sur des mélodies populaires, sz. 84 n° 1 [45]
Dimitri Chostakovitch: L’Age d’or, opus 22b: Polka n° 3 [46]
Claude Debussy: Estampes: «Jardins sous la pluie» – Préludes (Premier Livre): «La Fille aux cheveux de lin» [47] et «La Cathédrale engloutie» [48] – La plus que lente [47]
John Vallier: Toccata [49]
Henri Dutilleux: Sonate pour piano [50]
Entretien avec André Peyrègne [51]
Souvenirs de Wilhelm Kempff et d’Eugen Jochum sur Monique de La Bruchollerie (en allemand) [52]
DVD bonus:
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Concerto pour piano n° 1, opus 23 [53] Monique de La Bruchollerie (piano), Boston Symphony Orchestra [8], Orchestra Simfonică a Radioteleviziunii Române [17], Orchestra simfonica a Filarmonicii Din Cluj [19], Orchestre de l’Association des Concerts Colonne [9], Orchestre de chambre de Lausanne [21], Orchestre national de la Radiodiffusion française [20], Orchestre philharmonique de la RTF [53], Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire [1], Philharmonisches Orchester Berlin [2], Württembergisches Staatsorchester Stuttgart [7, 26], Ernest Ansermet [8], André Cluytens [1], Iosif Conta [17], Josef Dünnwald [7, 26], Jean Fournet [20], Arpád Gérecz [21], Leopold Ludwig [2], Ionel Perlea [9], Emil Simon [19], André Vandernoot [53] (direction)
Enregistré en studio à Berlin (24 juin 1946 [27], 16 [41, 43] et 24 [42] juin 1948), Hambourg (28 avril 1956 [14]), Lausanne (7 mars 1963 [21]), Londres (22 mai [31], 22 octobre [25] 1947), Munich (14 novembre 1950 [36], 17 novembre 1951 [18], 14 décembre 1952 [11, 22, 44], 19 mai 1961 [3, 24, 29, 46], 6 février 1962 [16], 19 mai 1973 [52]), Paris (14 mai 1943 [1], vers 1950 [50], octobre 1950 [23], 4 octobre 1955 [9, 12], 16 février 1963 [53], 13 janvier 1965 [37], 2 novembre 1972 [51]) et Stuttgart (7 mai 1946 [7], 16 mai 1948 [26]) et en public à Berlin (20 juin 1948 [2]), Boston (14 décembre 1951 [8]), Bucarest (8 [38, 47] et 16 [17] décembre 1966), Cluj (18 décembre 1966 [19, 48, 49]), Hamm (19 novembre 1965 [6, 28, 32, 40]), Höchst (2 février 1965 [5, 10, 30]), Karlsruhe (22 novembre 1965 [4, 13, 34, 39]), Lübeck (21 novembre 1954 [15, 33, 45]), Paris (17 décembre 1956 [20]) et en Allemagne (1959 [35]) – 572’23 (+ DVD 32’25)
Coffret de neuf disques et un DVD Meloclassic MC 1034
Must de ConcertoNet
La parution de ce coffret de neuf disques d’enregistrements exclusivement inédits, à l’occasion du centenaire de la naissance de cette grande pianiste et pédagogue, constitue un véritable événement dans l’histoire de l’enregistrement du piano français.
Composé d’archives familiales, de prises de son de radio, ainsi que du premier disque 78 tours gravé en 1943 et resté impublié jusqu’à aujourd’hui, cet ensemble montre l’ampleur du répertoire, le rayonnement, le cachet et le caractère de cette immense artiste ainsi que son exemplaire conscience stylistique.
Magnifiquement présenté, riche d’un livret passionnant dans lequel sa fille, Diane de La Bruchollerie, nous livre des témoignages de tout premier ordre et illustré de photographies, d’affiches de concerts, de programmes que l’on découvre avec bonheur, ce coffret prendra la meilleure place, si ce n’est la première, dans la discothèque des amateurs d’archives pianistiques.
Les quatre premiers disques sont consacrés aux grands concertos que Monique de La Bruchollerie (1915-1972) fréquentait souvent et auxquels elle donnait toujours un panache et une grandeur communicatifs.
Parmi eux, on découvre le Quatrième de Beethoven, premières cires, inédit absolu. L’autorité et l’éloquence, l’extrême honnêteté du discours et la virtuosité électrisante de la jeune soliste de 28 ans dans les cadences de Saint-Saëns, alliées à sa grande complicité avec André Cluytens et l’Orchestre de la Société des Concerts, sont une véritable révélation.
Soixante ans après son enregistrement qui n’avait jamais été publié, le Concerto en fa mineur de Chopin se livre de manière dramatique et tendre, avec cependant une prise de son assez sèche et un peu trop proche du piano, ce qui ne favorise pas le legato.
Telle Martha Argerich, la flamboyante Monique de La Bruchollerie commencera sa carrière en s’appropriant les succès d’Horowitz dont témoignent ici les concertos L’Empereur et celui de Tchaïkovski ainsi que le Troisième de Rachmaninov, dont elle fut la première interprète française, dès 1941 avec Charles Munch, et qui nous donne la mesure de sa fougue, de son énergie et de ses moyens techniques qui ont dû faire pâlir certains collègues déjà célèbres...
On s’arrêtera longuement sur les deux concertos (K. 466 et K. 488) de Mozart, véritables miracles musicaux d’émotion et de style – même si Jean Fournet et l’Orchestre national, dans le K. 466, ne se montrent pas particulièrement dignes de leur soliste en ce 17 décembre 1956 – et qui surpassent de loin les microsillons enregistrés avec Bernhard Paumgartner, plusieurs fois réédités.
Quelques sonates classiques dans lesquelles on distingue de merveilleuses Haydn, des Beethoven très inspirées, une joyeuse et rare Clementi ouvrent une seconde partie, la plus importante de ce corpus, consacrée aux pièces pour piano seul.
La série des œuvres romantiques débute avec plusieurs joyaux, particulièrement les valses de Schubert et de Brahms ainsi que les versions les plus inspirées d’œuvres de Chopin que Monique de La Bruchollerie aimait à programmer avec notamment une sublime Quatrième Ballade, l’un des sommets de cette passionnante et historique compilation, à laquelle il faut associer une poignée de Valses et de Mazurkas merveilleuses, émouvantes, que l’on se prend, malgré soi, à redécouvrir.
De divines surprises nous attendent également avec la sombre et tumultueuse Première Sonate de Schumann dans la folie de laquelle la pianiste s’engage corps et âme.
Une série de courtes pièces témoigne de l’intérêt de Monique de La Bruchollerie pour ce genre qui recèle de nombreux trésors comme cette acrobatique Toccata de Jean Vallier, bis idéal!
On n’oubliera pas que cette immense pianiste se souciait également de la musique de son époque et qu’elle contribua à imposer la Sonate de Dutilleux comme une œuvre contemporaine de tout premier plan, ici publiée dans une version de studio datant des années 1950.
Bien sûr, c’est avec émotion que l’on entendra la résonnance du dernier accord de «La Cathédrale engloutie», après une série de pièces de Debussy, fluides, liquides, aux sonorités si bien dosées, ultime pièce du programme joué à Cluj le 8 décembre 1966 qui fut son dernier concert.
Le coffret s’enrichit de quelques documents sonores: témoignages du chef Eugen Jochum, du pianiste Wilhelm Kempff et interview avec André Peyrègne, où Monique de La Bruchollerie nous livre quelques souvenirs tout en charme, en simplicité, en humilité.
La critique et les mélomanes se doivent de remercier chaleureusement tous ceux, Diane de La Bruchollerie, Philippe Morin, Frédéric Gaussin, Claude Fihman, Anne Baud, Charles Timbrell, Philippe Rougier, et évidement l’éditeur, Michael Waiblinger (Meloclassic) ainsi que le designer Alessia Issara, qui ont contribué à l’élaboration et l’édition de cet extraordinaire coffret qui comble un grand vide dans la connaissance de l’interprétation des pianistes français.
Témoignages sur Monique de la Bruchollerie
Christian Lorandin
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