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01/06/2016
Jean-Philippe Rameau : Nouvelles Suites de Pièces de clavecin (Troisième Livre: Suites en la et en sol)
Alexander Paley (piano)
Enregistré en l’Eglise protestante luthérienne de Bon-Secours, Paris (12-14 mai 2014) – 79’18
La Música LMU 002 (distribué par Harmonia mundi) – Notice (en français, anglais et allemand) de Patrick Florentin et d’Alexander Paley





Dans un long commentaire intitulé «Ma vision de Rameau», Alexander Paley justifie ses visions du grand compositeur français et défend, à juste titre, son interprétation au piano. Il se réfère à Wanda Landowska, notamment sur le problème de l’ornementation, laquelle, dès 1908, gravait sur cylindre Edison «Le Rappel des oiseaux» et le «Tambourin» en attendant d’amples extraits des Suites à partir de 1934. Mais le pianiste confesse également qu’il admire Glenn Gould sans réserve...


Il n’y a pas loin à aller, en effet, dans les plages de ce disque pour se rendre compte qu’Alexander Paley retient tout ce que son modèle a de plus horripilant, de désincarné, de scalpélisé et somme toute d’amusical, et l’on se demande où est l’héritage de la grande claveciniste et surtout comment on peut passer à côté de l’esprit d’un compositeur dont la musique est la plus claire, la plus structurée, la plus émouvante et expressive qui soit.


On s’embourbe dès l’Allemande de la Suite en la dans un jeu chichiteux, inconsistant et éthéré. La «Courante» et la «Sarabande» restent à terre à cause d’innombrables distorsions de phrasés et de tempos qui frisent l’incohérence. Noyé dans une ornementation trop mesurée et dans un tempo de déchiffrage, le pianiste semble effectivement avoir besoin d’une troisième main pour l’aider à venir à bout des croisements de cette merveilleuse page, «Les Trois Mains», dans laquelle Rameau demande virtuosité, rebondissement, élan, vitalité, tel Scarlatti.


Las... on passe à cette si belle Gavotte, au tempo aussi désespérant et illogique que l’Aria des Variations Goldberg de Gould (1981), impensable pour structurer les Doubles qui deviennent des exercices ânonnés et s’abîment dans un ennui fatal.


De la Suite en sol on retiendra une «Poule» handicapée qui semble sortir des camps de Chicken Run, des «Sauvages» lourdauds avec d’invraisemblables appuis sur le deuxième temps affublés d’une reprise dans lequel le pianiste improvise sur le modèle de la septième des Variations sérieuses de Mendelssohn..., «L’Enharmonique» toujours trop lente et ampoulée, une pâle et prudente «Egyptienne» subissant encore mille improvisations inappropriées qui la transforment presque en transcription de Godowsky.


Seule compensation, une belle sonorité ronde, onctueuse dont on aurait tant aimé qu’elle soit au service d’une interprétation où la vie, la pulsation, la danse en seraient la sève.


Alors, vite, on retourne évidemment à la pureté et la rigueur de Marcelle Meyer, à la nostalgie et à la fantaisie de Cziffra, à la grandeur de Sokolov et à l’incroyable vérité de Natacha Kudritskaya.


Le site d’Alexander Paley

Christian Lorandin

 

 

 

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