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12/18/2015 Franz Anton Hoffmeister: Der Königssohn aus Ithaka: Ouverture – Symphonies en ut majeur (Hickman C8), et en ré majeur (Hickman D8) Orchestra della Svizzera italiana, Howard Griffiths (direction)
Enregistré à l’auditorium RSI, Lugano (28-31 août 2012) – 53’58
CPO 777 895-2 – Notice (en allemand et en anglais) exhaustive de Bert Hagels
«Wind Serenades»
Franz Anton Hoffmeister: Partie n° 3 en si bémol majeur pour deux hautbois, deux clarinettes, deux cors, deux bassons et contrebasse – Partie en ré mineur pour deux hautbois, deux cors, deux bassons et contrebasse – Divertimento n° 4 en si bémol majeur pour deux hautbois, deux clarinettes, deux cors, deux bassons et contrebasse – Partie en mi bémol majeur «d’arrivée et d’adieu» pour deux clarinettes, deux cors, deux bassons et contrebasse
Consortium Classicum, Dieter Klöcker (clarinette)
Enregistré à la Kleiner Saal der Meistersingerhalle, Nuremberg (5-8 octobre 1992) – 61’58
CPO 999 107-2 – Notice (en allemand, anglais et français) exhaustive de Dieter Klöcker
A l’instar de plusieurs compositeurs du XVIIIe siècle, Franz Anton Hoffmeister (1754-1812) hésita entre la carrière de musicien et celle de juriste. Et pourtant, même si elle n’occulta pas celle de compositeur, c’est peut-être avant tout comme éditeur musical qu’il se fit surtout connaître jusqu’au moment où, établi à Vienne, il se retire des affaires en 1805. En outre, il fut donc un compositeur prolixe qui, à l’image de Johann Baptist Vanhal, Michael Haydn, William Herschel ou Albert Gyrowetz, laissa derrière lui un grand nombre d’œuvres allant de l’opéra au concerto (signalons à cet égard aussi bien son magnifique Concerto pour deux clarinettes que son étrange Concerto pour alto et contrebasse) en passant par la musique de chambre et la symphonie. Les deux disques présentés ici permettent d’illustrer chacun un genre différent, réhabilitant quelque peu un compositeur aujourd’hui bien tombé dans l’oubli.
Le premier, consacré à deux symphonies et une ouverture, offre à entendre de très belles œuvres, certes sans grande originalité mais fort agréables à l’oreille. L’Ouverture du Fils du Roi d’Ithaque) permet à l’excellent Orchestre de la Suisse italienne de faire valoir des sonorités chatoyantes, la fin se terminant dans une énergie communicative que l’on peut également entendre dans certaines ouvertures de Méhul ou Cherubini. On connaissait déjà le style «symphonique» de Hoffmeister grâce notamment au disque réalisé par Matthias Bamert et ses London Mozart Players (dans la collection «Contemporaries of Mozart» chez Chandos): heureusement, aucune symphonie ne fait doublon. La première (en ut) évoque aussi bien Weber ou Rossini dans le premier mouvement que Schubert dans le deuxième. Howard Griffiths conduit l’ensemble avec beaucoup de délicatesse et d’enthousiasme, l’œuvre passant il est vrai en un rien de temps de la brillance du premier mouvement à l’atmosphère chambriste du Trio du troisième, où s’illustrent notamment le hautbois et le violon solo. La Symphonie en ré majeur fait pour sa part irrémédiablement penser à Joseph Haydn, le Menuetto. Allegretto - Trio étant typique du style classique.
Les sérénades pour instruments à vent sont un genre qui a la faveur du temps en ce tournant entre les XVIIIe et XIXe siècles, grâce notamment au perfectionnement technique des instruments (le système Bärmann au début du XIXe siècle pour la clarinette ou les améliorations techniques de la flûte dues précédemment à Quantz): la fameuse Gran Partita de Mozart en est l’exemple le plus connu. Les œuvres de Hoffmeister présentées ici sont de facture relativement classique. La Romanze de la Partie n° 3 fait ainsi alterner sagement les différents solistes (hautbois, cor, clarinette...), les accents du Menuetto II de la Partie en ré mineur sont assez originaux mais encadrent une sorte de Trio somme toute très convenu. Seul peut-être le début du premier mouvement de la Partie en mi bémol majeur mérite une écoute particulière tant il semblerait que l’on entende tout d’abord un exercice pour une clarinette, puis pour deux, avant que n’interviennent le cor et les bassons. Pour autant, l’ensemble est défendu avec ferveur par les instrumentistes du Consortium Classicum dirigés de la clarinette par l’excellent et regretté Dieter Klöcker: quelle virtuosité dans le Rondo - Allegro de la Partie n° 3 et quels échanges entre les deux clarinettes dans le mouvement conclusif du Divertimento n° 4! En fin de compte, ne boudons pas notre plaisir et écoutons ce disque fort plaisant qui contribue à remettre Anton Hoffmeister au goût du jour.
Le site de l’Orchestre de la Suisse italienne
Le site du Consortium Classicum
Sébastien Gauthier
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