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12/06/2015 Hermann Goetz : Quatuor avec piano en mi majeur, opus 6 – Quintette avec piano en ut mineur, opus 16 Oliver Triendl (piano), Marina Chiche (violon), Peijun Xu (alto), Niklas Schmidt (violoncelle), Matthias Beltinger (contrebasse)
Enregistré au studio Britz, Berlin (avril 2015) – 63’54
Tyxart TXA15061 – Notice et livret en anglais et français
Belle idée que de s’intéresser à la figure du compositeur Hermann Goetz (1840-1876), trop tôt disparu en raison d’une santé fragile liée à une tuberculose contractée pendant sa jeunesse en Prusse. Aujourd’hui méconnue, sa musique avait été enregistrée voilà plus de dix ans par cpo autour de plusieurs disques consacrés à ses œuvres pour orchestre et à sa musique de chambre. L’initiative de ce nouveau disque est donc à saluer, d’autant plus qu’elle s’intéresse à deux œuvres de qualité, dont le Quatuor avec piano (1867), une partition jugée parmi les meilleures de Goetz. Ce quatuor d’ampleur (38 minutes) n’échappe pas à l’influence de Brahms, l’aîné de sept ans à qui il est dédié. Toujours mélodieux, Goetz y fait preuve d’un ton harmonieux de conteur, avançant par petites touches dans le délicat mouvement lent. Plus agité, le Scherzo qui suit montre davantage de contrastes, avant un finale rythmique du plus bel effet.
Le Quintette avec piano (1874) constitue l’une des dernières œuvres achevées par ce compositeur qui a fait l’essentiel de sa carrière en Suisse, se consacrant pendant ses dernières années à la composition. A l’instar du célèbre Quintette en la majeur «La Truite» de Schubert, il inclut une contrebasse – une idée originale qui permet une allure plus concertante mais également des sonorités inhabituellement sombres, rendant plus évidente encore la destination testamentaire de cette partition. L’interprétation féline d’Oliver Triendl au piano est admirablement soutenue par ses comparses, qui avancent sereinement, en une mesure qui ne force jamais le propos. Assurément un disque idéal pour rendre hommage à ce compositeur qui, sans être un novateur, force l’admiration par son élégance pudique et sa délicatesse.
Florent Coudeyrat
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