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11/28/2015 Wolfgang Amadeus Mozart : Davide Penitente, K. 469 – Die Zauberflöte, K. 620: Marche des Prêtres – Maurerische Trauermusik, K. 477 – Adagio et Fugue, K. 546 Christiane Karg (soprano), Marianne Crebassa (mezzo-soprano), Stanislas de Barbeyrac (tenor), Salzburger Bachchor, Alois Glassner (chef de chœur), Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski (direction musicale), Académie équestre de Versailles, Bartabas (chorégraphie), Bertrand Couderc (lumières), Andy Sommer (réalisation)
Enregistré en public à la Felsenreitschule, Salzbourg (janvier 2015) – 66’ (+ 6’37 bonus Adagio et Fugue, K. 546)
C Major Blu-ray 731704 (ou DVD 731608) – Sous-titres en allemand, anglais, coréen, espagnol, français, italien et japonais – Notice en allemand, anglais et français
Franche déception à la découverte de ce spectacle dont l’idée de départ, en réunissant Mozart et l’univers de Bartabas, avait pourtant de quoi séduire. Las, la captation vidéo ne rend guère justice à la poétique minimaliste des chorégraphies ciselées par Bartabas: la majesté des cavaliers sur leur monture, la finesse des éclairages ou la magie des lieux ne passent guère ici. On doit à la passion de Marc Minkowski pour les chevaux (qui dit avoir hésité, dans sa jeunesse, entre la musique et ces charmants canassons) l’élaboration de ce spectacle avec le célèbre responsable de l’Académie équestre de Versailles. Pour autant, la première a eu lieu en janvier 2015 dans le cadre de la Semaine Mozart de Salzbourg, dont Minkowski assure la direction artistique. Bien belle idée en réalité, puisque les douze cavaliers de Bartabas ont investi le fameux Manège des rochers créé par l’Archevêque de Salzbourg en 1693 pour accueillir ses chevaux – bien avant que Karajan lui-même n’eût l’idée de produire certains concerts du festival de Salzbourg en ces mêmes lieux. Complètement modernisée en 2013, la salle a conservé toute son originalité avec ses trois niveaux d’arcades qui surplombent la scène comme autant de loges d’un opéra à l’italienne et permettent d’accueillir les musiciens et les chanteurs.
Marc Minkowski semble quant à lui perdu au loin, tout près du public mais bien éloigné de ses interprètes. Sa direction déçoit pendant la quasi-totalité de la représentation, n’offrant qu’un Mozart musculeux, incapable de fluidité avec sa propension à souligner les moindres inflexions musicales. De ce manque de naturel découle un manque de musicalité rédhibitoire dans ce répertoire bien connu. L’oratorio Davide Penitente (1785) a en effet été composé à la va-vite par un Mozart débordé, réutilisant de nombreuses parties de sa grande Messe en ut mineur, K. 427, laissée inachevée trois ans plus tôt. A peine cinquante minutes de musique, auxquelles Minkowski ajoute de courtes pièces en lien avec l’univers tragique de cette œuvre bien connue: rien d’essentiel, d’autant que le Chœur Bach de Salzbourg montre des faiblesses dans la justesse (les sopranos surtout), tandis que les trois solistes assurent bien leur partie.
Florent Coudeyrat
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