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11/28/2015 August Klughardt : Symphonie n° 4, opus 57 (*) – Drei Stücke, Opus 87 Anhaltische Philharmonie Dessau, Antony Hermus (direction)
Enregistré à la Katharina-Saal de la Stadthalle Zerbst/Anhalt (12-14 avril [*] et 6-8 décembre 2011) – 53’48
CPO 777740-2 - Notes et livret en allemand et anglais
Deux ans après son premier disque consacré a August Klughardt (1847-1902), Antony Hermus poursuit l’exploration du répertoire symphonique de ce petit maître méconnu. Gageons que cette nouvelle tentative saura faire connaître davantage cette musique qui doit beaucoup à Brahms, tant les deux œuvres réunies montrent un niveau d’inspiration bien supérieur. La Quatrième Symphonie (1890) conserve la palette fluide et aérienne propre au style du compositeur allemand, mais en allégeant plus encore en une optique chambriste du plus bel effet. Cette avant-dernière symphonie distille des idées d’une apparente simplicité, toujours admirable dans l’art des transitions entre les thèmes. Les deux premiers mouvements apparaissent les plus réussis, particulièrement en leurs conclusions, tandis que l’Andante laisse entrevoir quelques emprunts au Wagner de Siegfried-Idyll dans le beau thème dramatique magnifié par les cordes. Le Presto qui suit se montre efficace mais peu original, tandis que le finale s’avère plus déstructuré, entre début théâtral, effusion mélodique, élan et légèreté mêlés.
Ce disque est aussi l’occasion de découvrir les Trois Pièces (1901), la toute dernière œuvre orchestrale de Klughardt. L’allégement est plus marqué encore dans ces petites pièces délicieuses qui donnent, choix inédit pour l’Allemand, un rôle prépondérant (et quasi concertant) à la harpe. Le début primesautier laisse place à une mélodie entêtante, faisant ressortir une pointe de malice, tandis que la Gavotte nous plonge dans une danse de caractère, à la mélodie marquante là aussi. La Tarentelle verse plus encore dans un folklore aussi délicieux qu’entraînant, concluant une œuvre légère, certes, mais qui reste constamment dans l’élégance raffinée propre à Klughardt. Un compositeur il est vrai toujours soutenu par le geste admirable d’Antony Hermus qui, en dehors de cuivres sans charme, tire le maximum d’une formation plus qu’honnête, en une lisibilité toujours exemplaire et sans maniérisme. Il se dégage ainsi de ce disque une direction classique dans le bon sens du terme, à même de rendre justice à un compositeur peu novateur mais tout à fait plaisant.
Florent Coudeyrat
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