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11/20/2015 «Festive Cantatas»
Georg Philipp Telemann : Kantate zum 1. Ostertag «Der Herr lebet», TVWV 1:284 – Kantate zum Michaelisfest «Ehr und Dank sey Dir gesungen», TVWV 1:413 – Kantate zum 1. Pfingsttag «Der Geist giebt Zeugnis», TVWV 1:243 Miriam Feuersinger (soprano), Franz Vitzthum (contre-ténor), Klaus Mertens (baryton-basse), Collegium vocale Siegen, Hannoversche Hofkapelle, Ulrich Stötzel (direction)
Enregistré à la Martinikirche de Siegen (26-28 mai 2014) – 58’04
Hänssler Classic/WDR 98.047 Notice (en allemand et en anglais) d’Ulrich Stötzel
«Mitteldeutsche Barockkantaten II»
Georg Philipp Telemann : Kantate «Jauchzet dem Herrn alle Welt», TVWV 1:951 – Kantate «Also hat Gott die Welt geliebet», TVWV 1:77
Johann Friedrich Fasch : Kantate «Der Gottlose ist wie ein Wetter», FWV 2:D2
Heidi Maria Taubert (soprano), Steve Wächter (alto), Michael Zabanoff (ténor), Matthias Vieweg (baryton), Chor und Kammerchor der Biederitzer Kantorei, Cammermusik Potsdam, Michael Scholl (direction)
Enregistré en public à la Klosterkirche Gross Ammensleben de Niedere Börde (13 juin 2010) – 66’56
Amati ami 2603/1 – Notice (en allemand) d’Ute Poetsch
Figure incontournable de la musique baroque, Georg Philipp Telemann (1681-1767) a laissé une œuvre extrêmement abondante dans des genres très différents, parmi lesquels la musique religieuse figurait en bonne place. Ces deux disques, qui poursuivent la redécouverte du répertoire choral chez Telemann (voir par ailleurs ici), sont consacrés pour le premier à plusieurs cantates éditées dans les années 1748-1749, époque où il était retourné dans sa chère ville de Hambourg, pour le second à deux cantates composées vraisemblablement en 1723 (TVWV 1:17) et en 1733 (TVWV : 1:951.
Ces deux disques ont plusieurs points communs.
Tout d’abord, celui du style car, et même s’il est vrai que Telemann a cessé de composer à l’automne 1740 pour ne reprendre son activité créatrice que quinze ans plus tard, les couleurs de sa musique sont assez reconnaissables et n’ont guère connu d’évolution fondamentale. L’importance donnée aux trompettes (éclatantes en accompagnant la basse dans la Cantate TVWV 1:284, le baryton dans la Cantate TVWV 1:951 ou dans les premier et troisième mouvements de la Cantate TVWV 1:951, plus ternes dans le chœur inaugural de la Cantate TVWV 1:243) témoigne du goût qu’avait le grand compositeur pour les cuivres, lui qui a laissé un certain nombre de concertos et d’ouvertures brillantes où ceux-ci foisonnent à loisir.
La structure ensuite car, même si la Cantate TVWV 1:951 domine toutes les autres par sa diversité et ses nombreuses parties (treize au total), ces cantates commencent et se terminent toutes par un chœur, les parties centrales étant consacrées soit à des récitatifs, soit à des airs confiés à un soliste vocal accompagné de manière plus ou moins riche. Occasion de souligner le professionnalisme toujours aussi appréciable de Klaus Mertens dans la Cantate TVWV 1:284, les limites des aigus de l’alto Franz Vitzthum dans son premier air au sein de la Cantate TVWV 1:243, la belle voix de la soprano Heidi Maria Taubert dans la Cantate TVWV 1:951 (l’air «Mit Psalter und Harfen in lieblichen Chören»). Si les chœurs interviennent avec conviction, on pourra regretter le léger halo – un problème de prise de son? – dans le chœur inaugural «Der Herr lebet und gelobet sei mein Hort» de la Cantate TVWV 1:284. Enfin, pour qui souhaiterait immédiatement apprécier leur performance, on écoutera avec attention le chœur débutant la Cantate TVWV 1:413 qui offre une parenté frappante avec ce que pouvait composer Johann Sebastian Bach de son côté.
Le choix également d’allier chant et instrument est assez typique de ce que l’on peut entendre dans d’autres œuvres de Telemann, à commencer par ses oratorios. L’entrée théâtrale des violons dans l’air de l’alto «Wer bin ich» (Cantate TVWV 1:243), l’accompagnement des cordes dans l’air précité de la soprano «Mit Psalter und Harfen in lieblichen Chören», le jeu des hautbois dans l’air magnifique «Im gnadenvollen Lichte» chanté par le ténor – excellent Michael Zabanoff! – dans la Cantate TVWV 1:951 témoignent tour à tour de la parfaite osmose réussie par Telemann et de son goût pour puiser au sein de l’orchestre afin de trouver à chaque fois l’instrument idoine.
Enfin, complétant le second disque présenté ici, voici une cantate composée par Johann Friedrich Fasch (1688-1758) dont on connaît surtout la musique instrumentale, ses œuvres vocales n’ayant jusqu’à présent donné lieu qu’à peu d’enregistrements. Si cette cantate est intéressante en soi, force est malheureusement de constater que son interprétation ne mérite guère d’être retenue en raison d’un chœur qui chante souvent faux et qui, de ce fait, s’avère totalement rédhibitoire. C’est dommage car, même si l’alto Steve Wächter pourrait être plus convaincant, les airs dévolus aux solistes (à commencer donc par ce passage «Gott liebt und kennet die Gerechten») sont plutôt bien chantés et, par ailleurs, musicalement intéressants (le tissu orchestral démontrant une fois encore le goût qu’avait Fasch pour les instruments à anche double). On reste donc sur sa faim mais ce sont là autant de défis lancés à d’autres ensembles pour interpréter une musique extrêmement riche: à qui le tour?
Le site de Miriam Feueursinger
Le site de Franz Vitzthum
Le site de Klaus Mertens
Le site de la Hannoversche Kapelle
Le site de Heidi Maria Taubert
Le site de Michael Zabanoff
Le site de Matthias Vieweg
Le site du Chœur du Biederitzer Kantorei
Le site de l’ensemble Cammermusik Potsdam
Sébastien Gauthier
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